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20/04/2018

 

Aux cieux

 

Préface. Il y a quelques mois, j’ai trouvé un livre dont le nom de l’auteur m’était tout à fait inconnu : Emmanuel Swedenborg, et je l'ai lu avec engouement. C’est une édition moderne en russe de 1993, un reprint de l’édition Leipzig, Franz Wagner, 1863. Le texte n’est pas accompagné de renvois en bas de la page comme dans l’édition française dont la version électronique est citée ci-dessous. Il est précédé de l'avant-propos intéressant et bien écrit, qui relate la vie de l’auteur.

Emmanuel Swedenborg (1688-1772) était un éminent savant suédois, spécialisé en mathématiques, génie et l’exploitation minière, philosophe, auteur d’une série d’œuvres scientifiques écrites en latin, l'homme de haut sens moral et un travailleur infatigable pour le bien de sa patrie. En tant qu’homme d’état, il a proposé, entre autres, une idée du système financier et l'évaluation de pièces de monnaie.

« Le chemin plein d'œuvres scientifiques et de recherche philosophique, parcouru par le penseur naturaliste suédois, est profondément instructif. On voit que peu à peu, de l'examen de l'univers dans les phénomènes finaux, dans l’espace et le temps, Swedenborg fut introduit dans une nouvelle activité plus élevée - dans la sphère de l'infini ... En 1745, dans ses propres mots, il lui fut donné de voir clair au monde spirituel, et il est entré en communication avec les esprits et les anges. »

Le livre « Du Ciel et de ses merveilles et de l'enfer, d'après ce qui a été entendu et vu » est l’œuvre la plus connue de Swedenborg. Selon l’internet, le livre est disponible dans les librairies ici en Russie, mais pas en français en Europe. Ci-dessous sont certains articles du livre que j’ai notés lors de la lecture. Selon Swedenborg, « le ciel représente un Grand Homme ».

 

 

 64. Si dans l'homme tant de choses variées font un, c'est parce que là il n'en est pas une seule qui n'agisse pour la chose commune et ne remplisse un usage : le commun remplit l'usage pour ses parties, et les parties remplissent l'usage pour le commun, car le commun existe d'après les parties, et les parties constituent le commun ; c'est pourquoi il se considèrent réciproquement, se regardent mutuellement, et sont conjoints dans une forme telle, que toutes choses, en général et en particulier, s'y réfèrent au commun et au bien du commun ; de là vient qu'elles font un. Les consociations sont semblables dans les Cieux ; on y est conjoint selon les usages dans une semblable forme ; aussi ceux qui ne remplissent point d'usage pour le commun sont-ils rejetés du ciel, parce qu'ils sont des parties hétérogènes : remplir un usage, c'est vouloir du bien aux autres pour le bien commun, et ne pas remplir d'usage, c'est vouloir du bien aux autres non pour le bien commun, mais pour soi-même ; ceux-ci sont ceux qui s'aiment par-dessus toutes choses, tandis que ceux-là aiment par-dessus toutes choses le Seigneur ; de là vient que ceux-là qui sont dans le Ciel font un, toutefois non d'après eux-mêmes, mais d'après le Seigneur, car ils Le regardent comme l'Unique a Quo (de Qui tout procède), et son Royaume comme le commun auquel il faut pourvoir : c'est ce qui est entendu par les paroles du Seigneur : « Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et sa justice, et toutes choses vous seront données par surcroit. » - Matth. VI. 33 ; - chercher la justice du Royaume de Dieu, c'est en chercher le bien. Ceux qui dans le monde aiment le bien de la patrie plus que leur bien propre, et le bien du prochain comme leur bien propre, sont ceux qui dans l'autre vie aiment et cherchent le Royaume du Seigneur, car là le Royaume du Seigneur tient la place de la patrie ; et ceux qui aiment faire du bien aux autres, non pour eux-mêmes mais pour le bien, aiment le prochain, car là le bien est le prochain : tous ceux qui sont tels sont dans le Très-Grand-Homme, c'est-à-dire, dans le Ciel.

 

 217. Dans le Royaume spirituel du Seigneur, le gouvernement prend diverses formes, il n'est pas dans une société le même que dans une autre ; il y a variété selon les fonctions que remplissent les Sociétés ; leurs fonctions sont en rapport avec les fonctions de toutes les parties du corps de l'homme auxquelles elles correspondent, et qui sont variées, comme on le sait ; car autre est la fonction du Cœur, autre celle du Poumon, autre celle du Foie, autre celle du Pancréas et de la Rate, et autre aussi celle de chaque Organe sensorium : de même que les administrations de ces parties sont différentes dans le Corps, de même aussi sont différentes les administrations des Sociétés dans le Très-Grand Homme, qui est le Ciel, car des Sociétés correspondent à ces parties. Mais toutes les formes de gouvernement s'accordent en cela, qu'elles considèrent le bien public comme fin, et dans ce bien le Bien de chacun ; et cela a lieu, parce que tous les anges, dans tout le Ciel, sont sous l'Auspice du Seigneur, qui les aime tous, et qui d'après le Divin Amour établit un tel ordre, que c'est du bien Commun que tous reçoivent leur bien ; chacun même reçoit le bien selon qu'il aime le Commun ; car autant quelqu'un aime le Commun, autant il aime tous ceux qui le composent et chacun d'eux ; et comme cet amour appartient au Seigneur, autant il est aimé du Seigneur et reçoit le bien.

 

 418. Que le Ciel du Seigneur soit immense, c'est encore ce qui peut se déduire de ce que le Ciel dans tout le complexe représente Un Homme, et aussi correspond à tout ce qui, en général et en particulier, est chez l'homme, et de ce que cette Correspondance ne peut jamais être remplie, puisqu'il y a Correspondance non seulement avec chacun des Membres, des Organes et des Viscères du corps en général, mais encore dans le particulier et dans le singulier avec chacun des petits viscères et des petits organes qui sont au dedans de ceux-là, et même avec chaque vaisseau et chaque fibre ; et non seulement avec eux, mais encore avec les substances organiques qui reçoivent intérieurement l'influx du Ciel, d'où parviennent à l'homme les activités intérieures qui servent aux opérations de son esprit (animi) ; en effet, tout ce qui existe intérieurement dans l'homme, existe dans des formes qui sont des substances, car ce qui n'existe pas dans des substances comme sujets n'est rien : il y a Correspondance de toutes ces parties avec le Ciel, comme on peut le voir d'après l'Article où il a été traité de la Correspondance de toutes les choses du Ciel avec toutes celles de l'homme, N° 87 à 102 : cette Correspondance ne peut jamais être remplie, parce que plus il y a de consociations angéliques qui correspondent à un Membre, plus le Ciel devient parfait ; car toute perfection dans les Cieux s'accroît selon la multiplicité : si la perfection dans les cieux s'accroît selon la multiplicité, c'est parce que là il y a pour tous une fin unique, et une tendance unanime de tous vers cette fin ; cette fin est le bien Commun ; quand ce bien règne, il y a aussi par le bien commun le bien pour chacun, et par les biens de chacun le bien pour le commun ; cela arrive parce que le Seigneur tourne vers Lui tous ceux qui sont dans le Ciel et fait par là qu'ils sont un en Lui. Que l'unanimité et la concorde de plusieurs, surtout d'après une telle origine et dans un tel lieu, produisent la perfection, c'est ce que peut percevoir quiconque jouit d'une raison quelque peu illustrée.

 

 467. Pendant leur vie dans le monde, les hommes qui sont dans l'amour envers le Seigneur et dans la charité à l'égard du prochain ont chez eux et en eux une intelligence et une sagesse angéliques, mais cachées dans les intimes de leur mémoire intérieure, intelligence et sagesse qui ne peuvent jamais leur apparaître avant qu'ils aient dépouillé les choses corporelles ; alors, la Mémoire naturelle s'assoupit, et cette intelligence et cette sagesse sont réveillées dans la Mémoire intérieure, et successivement ensuite dans la Mémoire angélique même.

 

 480. L'homme après la mort reste pendant l'éternité tel qu'il est quant à sa volonté ou à son amour régnant : c'est aussi ce qui a été confirmé par un grand nombre d'expériences. Il m'a été donné de parler avec quelques Esprits qui vécurent il y a plus de deux mille ans, dont la vie a été décrite dans des livres historiques, et par suite est connue ; il a été reconnu que ces Esprits étaient encore semblables à eux-mêmes, et absolument tels qu'ils ont été décrits, ainsi semblables quant à l'amour d'après lequel et selon lequel fut dirigée leur vie. Il y en avait aussi d'autres qui vécurent il y a plus de dix-sept siècles, et sont connus de même d'après l'Histoire ; et d'autres qui vécurent il y a quatre siècles, d'autres il y a trois siècles, et ainsi de suite, avec lesquels il m'a été donné de parler, et il a été reconnu que la même affection régnait encore chez eux, sans aucune différence si ce n'est que les plaisirs de leur amour avaient été changés en choses qui correspondent. Il m'a été dit par les Anges que la vie de l'amour régnant n'est, pendant l'éternité, jamais changée chez qui que ce soit, parce que chacun est son amour ; c'est pourquoi, changer cet amour chez l'Esprit, c'est le priver de sa vie ou l'éteindre. Ils m'en ont dit aussi la raison ; c'est que l'homme après la mort ne peut plus, comme dans le monde, être réformé par instruction, parce que le dernier plan, qui consiste en connaissances et affections naturelles, se repose alors, et ne peut être ouvert, parce qu'il n'est pas spirituel, voir, ci-dessus, N° 464, et que les intérieurs, qui appartiennent au mental ou à l'esprit (animus), reposent sur ce plan comme une maison repose sur son fondement, et que c'est de là que l'homme reste pendant l'éternité tel qu'a été dans le monde la vie de son amour : les Anges sont très étonnés que l'homme ne sache pas que chacun est tel qu'est son amour régnant, et que plusieurs croient qu'on peut être sauvé par immédiate Miséricorde et par la foi seule, quel qu'on soit quant à la vie, et qu'ils ne sachent pas que la Divine Miséricorde est médiate, qu'elle consiste à être conduit par le Seigneur tant dans le monde qu'ensuite pendant l'éternité, et que ceux qui ne vivent pas dans le mal sont conduits par la Miséricorde ; et enfin qu'ils ne sachent pas que la foi est une affection du vrai, qui procède de l'amour céleste venant du Seigneur.

 

 483. Ce qui reste, c'est l'amour en acte, ainsi la vie de l'homme : cela résulte comme conclusion de ce qui vient d'être montré d'après l'expérience, et de ce qui ci-dessus a été dit des actions et des oeuvres ; l'Amour en acte, c'est l'oeuvre et l'action.

 

 484. Il faut savoir que toutes les oeuvres et toutes les actions appartiennent à la vie morale et civile, et que par suite elles regardent le sincère et le droit, et aussi le juste et l'équitable ; le sincère et le droit appartiennent à la vie morale, et le juste et l'équitable à la vie civile ; l'amour, d'après lequel elles sont faites, est ou célèste ou infernal ; les oeuvres et les actions de la vie morale et civile sont célestes, si elles sonl faites d'après un amour céleste, car les choses qui sont faites d'après un amour céleste sont faites d'après le Seigneur, et les choses qui sont faites d'après le Seigneur sont toutes des biens : mais les actions et les oeuvres de la vie morale et civile sont infernales si elles sont faites d'après l'amour infernal, car les choses qui sont faites d'après cet amour, qui est l'amour de soi et du monde, sont faites d'après l'homme même, et les choses qui sont faites d'après l'homme même sont toutes en elles-mêmes des maux ; car l'homme considéré en lui-même, ou le propre de l'homme, n'est absolument que mal.

 

 508. ... Ceux de la religion Papale qui ont été de ce caractère, sont plus insensés que tous les autres, car ils s'imaginent que le Ciel et l'Enfer sont soumis à leur pouvoir, et qu'ils peuvent à leur gré remettre les péchés ; ils revendiquent pour eux tous les attributs Divins et prennent le nom de Christ ; leur persuasion que cela est ainsi est telle, que, partout où elle influe, elle jette le trouble dans les esprits (animos) et introduit des ténébres jusqu'à exciter de la douleur ; ils sont, dans l'un et l'autre état, à peu près semblables à ce qu'ils étaient sur la terre, mais dans le second ils sont sans rationnalité ; quant à leurs folies et à leur sort après le second état, il en sera spécialement parlé dans l'opuscule Du Jugement dernier et de la Babylonie détruite. Ceux qui ont attribué la création à la nature, et qui, par suite, dans leur coeur, sans le faire de bouche, ont nié le Divin, et par conséquent tout ce qui appartient à l'Église et au Ciel, s'associent avec leurs semblables dans cet état, et appellent Dieu quiconque l'emporte sur les autres en astuce ; ils lui rendent même un honneur Divin ; j'en ai vu dans une assemblée adorer un magicien, discuter sur la nature et se comporter avec extravagance, comme s'ils étaient des bêtes sous une forme humaine ; il y en avait même parmi eux qui, dans le monde, avaient été constitués en dignité, et quelques-uns qui, dans le monde, avaient été réputés savants et sages. ...

 

 512. ... Dans le monde, on peut savoir ce que c'est que le vrai et le bien civils et moraux, qu'on appelle le juste et le sincère, parce qu'il y a des lois civiles qui enseignent ce que c'est que le juste, et des relations sociales par lesquelles l'homme apprend à vivre selon les lois morales, qui toutes se rapportent à la sincérité et à la droiture : mais l'enseignement du bien et du vrai spirituels ne lui vient pas du monde mais du Ciel. Il peut, il est vrai, les connaître d'après la Parole, et d'après la doctrine de l'Église tirée de la Parole, mais pour qu'ils influent sur sa vie, il faut qu'il soit dans le Ciel quant aux intérieurs qui appartiennent à son mental. L'homme est dans le Ciel lorsqu'il reconnaît le Divin, et en même temps mène une vie juste et sincère parce que la Parole le commande. De cette manière il vit justement et sincèrement à cause du Divin, et non à cause de lui-même et du monde, comme motifs. Mais personne ne peut agir ainsi sans avoir appris auparavant qu'il y a un Dieu, un Ciel et un Enfer, une vie après la mort, qu'il faut aimer Dieu par-dessus toutes choses et le prochain comme soi-même, et croire ce que la Parole renferme, parce que la Parole est Divine. A défaut de la connaissance de ces vérités et de leur acceptation, l'homme ne peut penser spirituellement, et s'il ne pense pas à ces vérités il ne les veut pas, car ce qu'il ne sait pas il ne peut le penser, et ce qu'il ne pense pas il ne peut le vouloir. Lors donc que l'homme veut ces vérités, le Ciel, c'est-à-dire le Seigneur par le Ciel, influe dans la vie de l'homme, car il influe dans la volonté, et par elle dans la pensée, et par l'une et l'autre dans la vie, toute la vie de l'homme venant de là. C'est donc par le Ciel et non par le monde que l'homme apprend à connaitre le bien et le vrai spirituels, et personne ne peut être préparé pour Ciel sans avoir été instruit à cet effet. ...

 

 533. Qu'il ne soit pas si difficile qu'on le croit de mener la vie du Ciel, c'est ce qui devient maintenant évident, en ce qu'il suffit à l'homme, lorsque son esprit (animus) est porté sur quelque chose qui se présente à lui et qu'il sait être non-sincère et injuste, de penser que cela ne doit pas être fait, parce que cela est contre les préceptes Divins ; si l'homme s'accoutume à penser ainsi, et que par suite il en contracte l'habitude, alors peu à peu il est conjoint au Ciel ; et autant il est conjoint au Ciel, autant les régions supérieures de son esprit (animus) s'ouvrent ; et autant elles s'ouvrent, autant il voit ce que c'est que le non-sincère et l'injuste ; et autant il voit de tels maux, autant ils peuvent être dissipés, car un mal ne peut être dissipé que lorsqu'il est vu : c'est là l'état dans lequel l'homme peut entrer d'après la liberté (ex libero), car qui est-ce qui ne peut d'après la liberté penser ainsi ? Or, quand l'homme est entré dans cet état, le Seigneur opère tous les biens chez lui, et fait que non seulement il voit les maux, mais que même il ne les veut point, et enfin les a en aversion : c'est là ce qui est entendu par ces paroles du Seigneur: « Mon joug est aisé, et mon fardeau léger. » - Matth. XI. 30. - Toutefois, il faut qu'on sache que la difficulté de penser ainsi, et de résister aux maux, s'accroit autant que l'homme d'après sa volonté fait les maux ; en effet, il s'y habitue tellement, qu'enfin il ne les voit point, et qu'ensuite il les aime, et d'après le plaisir de son amour les excuse, et par des illusions de tout genre les confirme et dit qu'ils sont permis, et que ce sont des biens : mais cela arrive chez ceux qui, dans l'âge de l'adolescence, se précipitent dans les maux comme sans frein, et en même temps alors rejettent de coeur les choses Divines.

 

 534. Un jour me fut représenté un chemin qui conduit au Ciel, et qui conduit à l'Enfer ; c'était un chemin large tendant à gauche ou vers le septentrion ; on voyait en grand nombre des Esprits qui le suivaient ; mais, à une certaine distance, s'apercevait une Pierre assez grande, à un endroit où ce chemin large se terminait ; de cette Pierre ensuite partaient deux chemins, l'un vers la gauche, et l'autre à l'opposé vers la droite ; le chemin qui tendait à gauche était resserré ou étroit, conduisant par l'occident au midi, et ainsi dans la lumière du Ciel ; le chemin qui tendait à droite était large et spacieux, conduisant obliquement en bas vers l'Enfer. Je vis d'abord tous ces Esprits marcher dans le même chemin jusqu'à la grande Pierre où était la bifurcation ; mais, lorsqu'ils y étaient arrivés, ils se séparaient ; les bons tournaient à gauche et entraient dans le chemin étroit qui conduisait au Ciel ; mais les méchants ne voyaient point la Pierre qui était à la bifurcation, et tombaient dessus et se blessaient, et après s'être relevés ils couraient à droite dans le chemin large qui allait vers l'Enfer.

Ensuite il me fut expliqué ce que tout cela signifiait, à savoir : Par le premier chemin, qui était large, où un grand nombre d'Esprits, tant bons que méchants, marchaient ensemble et conversaient entre eux comme des amis, parce qu'entre eux ne se manifestait à la vue aucune différence, étaient représentés ceux qui dans les externes vivent de même sincèrement et justement, et qui ne sont point reconnaissables à la vue : par la Pierre de la bifurcation ou de l'Angle, sur laquelle tombaient les méchants, qui ensuite couraient dans le chemin qui conduisait à l'Enfer, était représenté le Divin Vrai, lequel est nié par ceux qui regardent vers l'Enfer ; dans le sens suprême, par cette même Pierre était signifié le Divin Humain du Seigneur : ceux, au contraire, qui reconnaissaient le Divin Vrai, et en même temps le Divin du Seigneur, entraient dans le chemin qui conduisait au Ciel. Par là j'ai pu voir de nouveau que des méchants comme des bons mènent une même vie dans les externes, ou suivent un même chemin, par conséquent les uns aussi facilement que les autres, et que cependant ceux qui reconnaissent de coeur le Divin, principalement au dedans de l'Église ceux qui reconnaissent le Divin du Seigneur, sont conduits vers le Ciel, et que ceux qui ne le reconnaissent point sont portés vers l'Enfer. Les pensées de l'homme, qui procèdent de l'intention ou de la volonté, sont représentées dans l'autre vie par des chemins ; ceux qu'on y voit ont une apparence entièrement conforme aux pensées de l'intention, et en outre chacun dirige sa marche selon ses pensées qui procèdent de son intention ; de là vient que, d'après les chemins qu'ils suivent, on connait quels sont les Esprits et leurs pensées. Par là je vis encore clairement ce qui est entendu par ces paroles du Seigneur : « Entrez par la porte étroite, car large est la porte et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui y marchent ; mais étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et il en est peu qui le trouvent. » - Matth. VII, 13, 14 ; - si le chemin qui conduit à la vie est resserré, ce n'est pas qu'il soit difficile, mais c'est qu'il y en a peu qui le trouvent, ainsi qu'il est dit. D'après cette Pierre qui se voyait à l'angle où se terminait le chemin large et commun, et d'où partaient les deux chemins que je voyais tendre vers des plages opposées, je compris clairement ce qui est signifié par ces paroles du Seigneur : « N'avez-vous pas lu ce qui est écrit : La Pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la tête de l'Angle ; quiconque tombera sur cette Pierre sera brisé. » - Luc. XX, 17, 18 ; -  la Pierre signifie le Divin Vrai, et la Pierre d'Israël, le Seigneur quant au Divin Humain ; ceux qui bâtissaient sont ceux qui étaient de l'Église ; la tête de l'angle, c'est où commencent les deux chemins; tomber et être brisé, c'est nier et périr.

 

 557. Par la comparaison avec l'amour céleste, on peut voir quel est l'amour de soi : L'amour céleste, c'est d'aimer les usages pour les usages, ou les biens pour les biens que l'homme fait pour l'Église, pour la Patrie, pour une Société humaine, et pour un concitoyen ; car c'est là aimer Dieu et aimer le prochain, parce que tous les usages et tous les biens viennent de Dieu, et sont aussi le prochain qui doit être aimé : mais celui qui les aime pour soi-même, ne les aime que comme des domestiques, parce qu'ils sont à son service ; de là il suit que celui qui est dans l'amour de soi veut que l'Église, la Patrie, les Sociétés humaines et ses concitoyens le servent, et il ne veut pas les servir ; il se place au-dessus d'eux et les met au-dessous de lui : autant donc quelqu'un est dans l'amour de soi, autant il s'éloigne du Ciel, parce qu'autant il s'éloigne de l'Amour céleste.

 

 

Source Du Ciel et de ses merveilles et de l'enfer, d'après ce qui a été entendu et vu

Rédigé par Olga (TdR)