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8/10/2018

Invisible et visible

Saint Ignace (Briantchaninov), Sermon ascétique

 

Saint Ignace (Briantchaninov)Saint Ignace (Briantchaninov)

 

« Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru ! » (Jean 20:29)

 

Le Seigneur a dit ces paroles à son fidèle disciple qui refusait de croire à la résurrection du Seigneur quand ses confrères les apôtres lui l'ont annoncé ; le Seigneur a dit ces paroles au disciple qui avait déclaré qu'il ne croirait pas  à la résurrection du Seigneur jusqu'à ce qu'il se soit personnellement assuré de l'événement si miraculeux et si important pour l'humanité tout entière. « Nous avons vu le Seigneur », disaient joyeusement les saints apôtres au saint apôtre Thomas, car le Seigneur leur apparut le jour même de Sa résurrection, le soir, ayant pénétré dans la chambre sans ouvrir la porte. La chambre était fermée à demeure, verrouillée par précaution, en raison de la haine de la part des Juifs qui venaient de commettre le déicide et prenaient toutes les mesures nécessaires contre la résurrection prophétisée. Stupéfait de cette nouvelle aussi joyeuse, Thomas répondit : « Si je ne vois dans Ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans Son côté, je ne croirai point » (Jean 20:25). Ce n’était pas l'incrédulité hostile à Dieu qui s’est ainsi exprimée, mais la joie indicible ; c’est l'âme qui s’est ainsi exprimée devant la grandeur de l'événement dépassant l'intelligence humaine, devant la grandeur de l'événement qui changea l'état de l'humanité. Avec le Christ et dans le Christ, l'humanité ressuscita.

 

Le Seigneur Plein de grâce n’a pas tardé à remettre au disciple bien-aimé la preuve qu’il désirait. Une semaine après Sa première apparition aux apôtres, le Seigneur leur apparut à nouveau quand ils étaient tous réunis et Thomas était avec eux. La porte était verrouillée, comme auparavant, par crainte des Juifs. Les apôtres ont soudain vu le Seigneur se tenir au milieu d'eux. « La paix soit avec vous », leur dit-Il.  Puis, se tournant vers Thomas, Il lui dit : « Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois » (Jean 20:27) Avec ces mots, le Seigneur a montré que, omniprésent dans la Divinité, Il était présent aussi parmi ses disciples au moment où Thomas qui Le croyait absent, leur exprimait son état de stupéfaction après la nouvelle de la résurrection. Thomas voulait s'assurer de la résurrection ; il reçoit une preuve beaucoup plus élevée et ne prête plus attention au témoignage de la résurrection. « Mon Seigneur et mon Dieu ! », s'exclame Thomas (Jean 20:28). « Après m'être assuré de Ta divinité, je ne cherche plus à m’assurer de la résurrection. Pour Toi, Dieu tout-puissant, toutes les actions qui sont au-delà de la compréhension humaine, sont possibles. »

 

En réponse à la confession de l'apôtre, le Seigneur bénit ceux qui ont cru sans avoir vu. Le Seigneur s'est aussi souvenu de nous, il s'est souvenu de tous ceux qui ne L'ont pas vu des yeux corporels ! Il s'est aussi souvenu de nous, éloignés de Lui dans l'espace et dans le temps ! Il s'est souvenu de nous au moment où Il se tenait parmi Ses saints apôtres, après avoir assumé l'humanité, après S'être sacrifié pour l'humanité, étant déjà glorifié par la gloire de la résurrection ! Le Seigneur ne nous oublia pas, nous qui sommes ici dans Son saint temple, qui nous souvenons de l'événement duquel dix-huit siècles nous séparent. Bienheureux nous aussi, qui ne L'avons pas vu, mais qui croyons en Lui ! Bienheureux ceux d'entre nous qui croient en Lui ! L'essentiel est la foi. Elle rapproche l'homme de Dieu et approprie l'homme à Dieu ; elle présentera l'homme devant Dieu et le mettra le dernier jour de la vie de ce monde, au début du jour éternel, à la droite du trône de Dieu pour la vision éternelle de Dieu, pour la jouissance éternelle en Dieu, pour le règne éternel avec Dieu.

 

« Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru ». Par ces paroles, Le Seigneur a rallié avec les apôtres tous les croyants de toute la terre et de tous les temps. Quand il a apporté la prière à Son Père pour les apôtres avant Son exécution, salvatrice pour nous, Il a réuni avec les apôtres tous les vrais chrétiens. « Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, - dit-Il, - mais encore pour ceux qui croient en moi par leur parole » (Jean 17:20). Là aussi, Il associe tous les enfants de l'Église à la béatitude des apôtres. « Mais heureux sont vos yeux, parce qu'ils voient, et vos oreilles, parce qu'elles entendent ! Je vous le dis en vérité, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu » (Matt.13:16,17). Les témoins oculaires bénis et les serviteurs du Verbe nous ont transmis ce qu'ils ont vu et entendu, quand « Et le Verbe fut chair, et habitait parmi nous, plein de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé Sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père » (Jean 1:14).

 

La narration des apôtres la plus claire nous fait comme des spectateurs des événements dont les témoins oculaires ont été les apôtres. Grâce aux sacrements d'église, nous sommes entrés dans une communication matérielle avec le Seigneur et demeurons dans cette communication au moyen de ces sacrements. Dieu est invisible pour l’œil du corps ; la foi vivante Le fait visible pour l’œil de l’âme - l’esprit (Hébreux 11:27). La vie selon les commandements du Seigneur nous procure l'apparition mystérieuse du Seigneur. Il apparaît spirituellement dans le cœur, quand les disciples du Seigneur - les notions de l'Évangile, formées et acquis par l'esprit - se réunissent dans le cœur, verrouillent la porte, pour empêcher la pénétration des Juifs - les pensées hostiles à Dieu, qui rejettent Sa doctrine sainte.

 

Ayant part à la situation de saints apôtres, nous osons affirmer que notre situation est plus heureuse que celle des justes de l’Ancien Testament. Ils croyaient en futur Rédempteur, nous croyons en Celui qui vint et accomplit la rédemption. À eux, les dons de Grâce furent promis - nous reçûmes les dons en abondance, nous les tenons entre nos mains, nous en faisons usage selon notre volonté. Le Donateur est riche et munificent infiniment. Si nous sentons l’insuffisance, alors c’est la faute à nous seuls. L'absence de sensation des dons de grâce se fait par notre faiblesse dans la foi ; je vais dire franchement : par son rejet.

 

Pourquoi n'avons-nous pas la foi ? Parce que n’avons pas œuvré, n’avons pas voulu oeuvrer à l'étude du christianisme, à l'acquisition de la foi à l'écoute, qui procure une claire connaissance théorique du christianisme, à l'acquisition de la foi par l'œuvre, qui procure une connaissance active du christianisme. Par ces deux cognitions, s’élève la personne qui les a obtenues, s’élève par Dieu Lui-même comme une personne qui prouva par des témoignages possibles et dépendants de lui, la sincérité du désir de connaître Dieu, s’élève à une connaissance spirituelle essentielle et mystérieuse, toujours liée à la foi vivante. « Celui qui a Mes commandements et qui les garde, c'est celui qui M'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de Mon Père, Je l'aimerai, et Je me ferai connaître à lui » (Jean 14:21).

 

Le christianisme peut être comparé à un excellent vaste havre où les navires de toutes tailles et de toute sorte peuvent s'ancrer avec la même aisance. Un humble canot de pêcheur trouve refuge dans le port aussi bien qu'un grand navire marchand chargé d'une variété de produits, et un géant blindé, armé d'innombrables moyens de destruction et de la mort, et un bateau orné appartenant à un roi ou un dignitaire pour des voyages solennels et de divertissement. Le christianisme adopte à son sein une personne de tout âge, état et conditions, avec toutes capacités, avec tout niveau d'éducation : adopte et sauve. « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c'est en croyant du cœur qu'on parvient à la justice, et c'est en confessant de la bouche qu'on parvient au salut » (Romains 10:9,10).

 

Quiconque accepte le christianisme avec sincérité de cœur au sein de l’Église orthodoxe - la seule qui garde le véritable christianisme - sera sauvé. Tous les hommes sont rédimés à un prix - par le Christ, et dans le fait de la rédemption, seul le prix de rédemption est pertinent. Il est donné sans distinction et impartialement à tous ceux qui veulent être rédimés, croyant au sens du prix et confessant ce sens. La confession du sens du prix de rédemption est en même temps un refus de toute propre importance et dignité. Le prix de rédemption est donné à condition de l’abnégation.

 

Un homme le plus simple qui n'est pas développé selon les éléments du monde, est sauvé au moyen du christianisme de même façon que le plus savant et le plus sage. Le christianisme, comme un don de Dieu tout parfait, satisfait tous en abondance : la foi du cœur sincère remplace le raisonnement chez un bébé et un simplet, et un sage qui s’initie au christianisme de manière légitime, y trouvera une profondeur inépuisable, une hauteur inaccessible de la sagesse. Le christianisme contient la vraie théologie, la psychologie authentique et la métaphysique. Seul le chrétien peut acquérir une connaissance correcte qui est accessible à l'homme - sur l'homme, sur les esprits saints et rejetés, sur le monde invisible aux yeux corporels.

 

L'enseignement que le christianisme procure, donne la même conception de la science humaine que Dieu a pour elle. « Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu... Le Seigneur connaît les pensées des sages, Il sait qu'elles sont vaines » (1 Cor. 3:19,20). Ces pensées, ou le savoir, ont trait à tout ce qui est temporel et futile, elles conduisent celui qui s’en occupe, à la vanité, à l'orgueil, aux illusions, à une vie ruinée dans les soins de tout ce qui est périssable et passager, à une vie de péché, au rejet et à l'oubli de Dieu et de l'éternité. Quand un homme qui n’est pas éclairé par la lumière du Christ, ose parler des choses spirituelles, alors son esprit vagabonde comme dans un désert sombre, sans bornes, et au lieu de la vraie connaissance dont il n’a aucune possibilité d’acquérir, invente des opinions et des rêves, les enveloppe dans la parole sombre et sophistiqué, en trompe soi-même et ses prochains, tout en reconnaissant la sagesse là où en toute équité, il faut reconnaître la folie et la frénésie d’esprit.

 

Étrange et étonnant est l’aveuglement et l’endurcissement de ces contemporains du Christ qui L'ont vu, ont entendu Sa doctrine tout sainte, étaient témoins oculaires de Ses signes merveilleux et n’ont pas cru en Lui. Sept siècles avant, comme du sommet lointain, surpris de l’insensibilité humaine, le prophète s’exclamait à cette grande foule de morts vivants : « Vous entendrez de vos propres oreilles, et vous ne comprendrez point ; vous regarderez de vos propres yeux, et vous ne verrez point » (Matt. 13:14). Tout aussi étrange est l'incrédulité actuelle de beaucoup au christianisme qui brille par les rayons de la vérité la plus claire. L’Écriture explique la raison de cette incrédulité en disant : « le cœur de ces gens devint gras » (Matt. 13:15). Il est devenu charnel, gras de la vie charnelle ; il est devenu aveugle et sourd, mort pour tout ce qui est spirituel, éternel et Divin.

 

L'étude du christianisme prouve, avec toute certitude et détermination, sa vérité. La conviction procurée par l’étude correcte du christianisme, la conviction de l'existence de tout l'invisible, enseignée par le christianisme, est beaucoup plus forte que la conviction de l'existence du visible procurée par les sens. Cette conviction est si sûre que des milliers et des milliers de personnes ont abandonné le visible pour acquérir l'invisible, n'hésitèrent pas à attester la conviction par le sang, ne furent pas effrayés des exécutions cruelles avec lesquelles la folie et l’acharnement essayaient de leur arracher la renonciation de leurs croyances.

 

Un regard le plus superficiel sur l’institution et la propagation du christianisme est frappant. Il proclame à l'univers que l'établissement du christianisme n'est nullement une institution humaine, mais une institution divine. Le Seigneur qui adopta l’humanité, a bien voulu paraître non pas dans la splendeur de la majesté terrestre, mais dans la position de l’humiliation terrestre. Il était issu selon la chair de la tribu royale ; mais la tribu était depuis longtemps descendue de la hauteur du trône royal, avait déménagé des palais royaux dans les huttes, était entrée dans les rangs et la position des roturiers qui gagnaient la nourriture par leur travail. Sans rien emprunter à la puissance et à la gloire humaine, l'Homme-Dieu n'emprunta rien non plus à la sagesse humaine. Il n’était pas instruit (Jean 7:15). Lorsqu'il est sorti prêcher à l'âge de trente ans, Il a choisi douze disciples du même milieu des roturiers auquel Il appartenait. Ces disciples étaient des gens simples, sans éducation, illettrés, des bébés, comme l’Évangile les appelle, pour ce qui concerne le développement selon les notions de la nature déchue (Actes 4:13) - telles sont représentées les personnes qui devaient être les fondateurs du christianisme.

 

Quels commandements fait cet Enseignant à ces disciples et que leur prédit-Il ? Il fait le commandement de reconnaître en lui Dieu devenu Homme, d'en assurer le monde entier, de tourner le monde entier au service et au culte de Lui, détruisant toutes les religions du monde. Il leur demande, ainsi qu'à tous ceux qui croient en Lui, le renoncement aux plaisirs du monde et le renoncement à soi-même pour la foi en Lui et pour s'assimiler à Lui. Il dit de Lui-même qu'il sera exécuté par une peine déshonorante de criminels et alors attirera tous pour Lui. Il dit que tous vont les haïr, persécuter, tuer ; qu'ils vont capter tous les humains avec leur enseignement, vont vaincre et piétiner les forts et sages de la terre ; qu'ils sont envoyés comme des brebis aux loups (Matt. 10:16), et dans cette lutte, les brebis seront les vainqueurs décidés.

 

Selon la raison du monde, l'institution du christianisme est étrangère au sens ; les prévisions du Fondateur sont un rêve impossible de l'imagination et de l’amour pour la popularité ; les moyens et les instruments pour les accomplir sont insignifiants, étranges, ridicules ; dans l'entreprise inconvenante à tous égards, son impossibilité est visible, la destruction est visible ensemble avec l'institution. Seulement trois ans ont été employés par le Maître pour l'éducation des disciples ; aucun souci ne fut pris pour les familiariser avec l’alphabétisation nécessaire à la lecture des Saintes Écritures ; une subsistance ne leur fut pas fournie : au contraire, éviter l’acquisition de biens leur fut commandé, et au lieu de moyens présents, la promesse fut donnée que la Providence Divine leur allait livrer tout ce qu’il faut pour la vie temporaire.

 

On contemple un tel spectacle, inexplicable par la raison humaine, au moment de l'établissement du christianisme ; un nouveau spectacle, autant merveilleux, ce sont les événements qui l'ont immédiatement suivi. Les événements ont commencé à Jérusalem et ont embrassé très vite l'univers. L’Homme-Dieu a été crucifié sur la croix en bois. La peine de mort sur la croix, à cette époque, était équivalente à l'exécution actuelle à la potence. Des criminels qu'on veut déshonorer par la voie même de la mort, sont mis à mort à la potence. Pendu à la croix, nu, agoni d’injures, l'Homme-Dieu commença la conquête des hommes comme Il l'avait prédit : « Et Moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12:32).

 

Tandis qu'Il était à la croix, le brigand crucifié comme Lui, L'a confessé en tant que Seigneur, et le centurion qui le gardait, L'a confessé en tant que Fils de Dieu. Dix jours après l'ascension du Seigneur aux cieux, la descente du Saint-Esprit sur les apôtres fut faite : ils ont reçu la sagesse diverse ; ne connaissant pas correctement leur langue, illettrés, ils ont commencé à parler dans toutes les langues du monde, faire des miracles surprenants, expliquer les Écritures qu'ils n'avaient jamais lues. Des milliers de Juifs ont adopté le christianisme. Troublé par les succès des apôtres, le Sanhédrin, composé de grands-prêtres et d'autres personnalités honorables et très instruites du peuple juif, appelle les apôtres non instruits, interroge, entend les réponses et l'enseignement auxquels il n'a aucune objection. Ne trouvant pas de mots pour s'opposer aux paroles auxquelles la vérité s’était exprimée, le Sanhédrin a recours à des menaces, des coups, à la réclusion au cachot, lapidation, révélant ainsi sa faiblesse et la puissance de ses adversaires. Suite au Sanhédrin, Hérode se rebelle contre les apôtres et, au plus grand réconfort du Sanhédrin (Actes 12:3), coupe la tête à l'un des apôtres.

 

La persécution à Jérusalem oblige de nombreux disciples du Christ à s'en retirer. Ils se sont dispersés dans tout l'univers et ont semé le christianisme partout, arrosant les graines de leur sang. Depuis vingt ans, le christianisme a embrassé l'univers. Cinquante ans après la résurrection du Christ, les chrétiens étaient si nombreux que seule l’armée orientale de l'empereur romain Trajan comprenait onze mille chrétiens. Il les a livrés tous sans exception à la peine de mort, à la surprise générale des personnes sensées qui ont reconnu l’extermination de ses propres troupes comme la plus grande déraison. Romil, chef du détachement chrétien, fut d'abord cruellement battu, puis décapité. Dix mille ont été crucifiés sur des croix dans le désert près d'Ararat ; d'autres furent tués de différentes manières. L'acte de Trajan eut par la suite des imitateurs.

 

Les empereurs romains, dominateurs de l'univers, se sont armés de la haine et de la tyrannie irréconciliables contre le christianisme. Ni les Celtes, ni les Marcomanni, ni Attila, ni Hunirix n'ont anéanti autant de la population de l'Empire romain que les empereurs-persécuteurs du christianisme. La lutte sanglante entre les loups et les brebis durait pendant trois siècles. Les uns agissaient avec l'épée, le feu, les bêtes, le cachot étouffant, la faim et la soif, tous les moyens de tourment et de meurtre ; les autres se sont battus par le pouvoir de l'esprit, par le pouvoir de la foi, par le pouvoir de Dieu, endurant de terribles tortures, mourant magnanimement pour la foi. La lutte de trois siècles apporta la victoire, et au début du quatrième siècle, la foi chrétienne est devenue dominante dans le monde. Les forts et les sages de la terre se sont inclinés devant l'enseignement des pêcheurs illettrés ; toutes les nations se prosternèrent devant lui.

 

La croix, jadis un signe de la peine déshonorante, est devenue un signe du plus grand honneur : les rois et les évêques la portent sur leur tête et leur poitrine ; elle couronne les temples de vrai Dieu ; elle sert de signe à chaque chrétien orthodoxe, signe de sa foi, de son espoir, de son amour. Qui ne reconnaît pas dans l'établissement du christianisme la volonté de Dieu, la puissance de Dieu, l’action de Dieu, dépassant la raison et le pouvoir de l'homme ? L'impossible, le surnaturel s'accomplit, l’entreprise et la cause de Dieu s’accomplit.

 

Tel se présente le christianisme en vision générale. L’étude plus détaillée du christianisme conduit à une conviction plus définie de sa Divinité. La conviction la plus forte provient de la vie selon les commandements de l'Évangile, comme l'a dit le prophète : « Je suis éclairé de tes commandements » (Ps. 118:104).1 La conviction venant de l'accomplissement des commandements est une conviction qui agit dans l'âme même de l'homme : elle est plus forte que toute conviction venant de l'extérieur. Les commandements de l'Évangile calment, raniment, renforcent l'âme. Celui qui a senti leur action en lui-même acquiert la foi vivante en Seigneur Jésus-Christ et elle exprime l'engagement de son cœur devant le Seigneur par une confession certaine et déterminée : « Tu as les paroles de la vie éternelle, et nous avons cru et nous avons connu que Tu es le Christ, le Fils de Dieu » (Jean 6:68-69). 2

 

« Avance ici ton doigt, - dit le Sauveur au disciple hésitant en foi, un disciple stupéfait de la grandeur des œuvres de Dieu, - avance ta main... et ne sois pas incrédule, mais crois » (Jean 20:27). « Touchez-moi et voyez » (Luc 24:39) ; commencez à agir comme Mes commandements vous enseignent, touchez-moi de la vie selon Ma volonté et vous verrez Moi, invisible, par la sensation spirituelle de votre âme ; chacun qui Me touche ainsi, acquerra la confiance en Moi, et en ravissement d'avoir acquis, s'écriera ensemble avec mon apôtre bien-aimé : « Mon Seigneur et mon Dieu » (Jean 20:28). Amen.

 

 

Texte original Sermon sur le christianisme à la semaine de l'apôtre Thomas

 Traduit par Olga (TdR)

 

Ndt

1 La version française du Livre des Psaumes n’a rien à voir (ou peu) avec la version russe ni en quantité de versets ni en leur contenu.             Par exemple, le Psaume 118  (à cette page, la sélection des traductions disponibles est à droite) :

 

Verset Version russe traduite en français
 
Version française existante
118 : 10 De tout mon coeur je Te cherche ; ne me laisse pas m'écarter de Tes commandements.   Toutes les nations m'environnaient: Au nom de l'Éternel, je les  taille en pièces.
       
118 : 11 J'ai caché Ta parole dans mon cœur, pour ne pas pécher devant toi.   Elles m'environnaient, m'enveloppaient: Au nom de l'Éternel, je les taille en pièces.
       
118 : 12

Béni Tu est, Seigneur ! Enseigne-moi Tes règles.

  Elles m'environnaient comme des abeilles; Elles s'éteignent comme un feu d'épines; Au nom de l'Éternel, je les taille en pièces.

 ou encore

118 : 21 Tu a dompté les orgueilleux, damnés, ceux qui esquivent Tes commandements.     Je te loue, parce que tu m'as exaucé, Parce que tu m'as sauvé.

 

La Bible en ligne ainsi que d'autres sources de la Bible en français sur internet donnent le même résultat. Sachant que la version russe est traduite du texte original [1], on y voit un faux de plus faisant preuve que nous nous trouvons dans un monde totalement mensonger.

 

2  Dans la version française, « tu es le Christ, le Saint de Dieu » - ??