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31/10/2018

 

Parabole du vignoble

 

Archimandrite Cyril (Pavlov) Archimandrite Cyril (Pavlov)

 

L'archimandrite Cyril (Pavlov) (1919-2017) est devenu croyant au cours de la Grande guerre patriotique dont il était un héros. L'un des événements les plus importants de sa vie s'est produit en 1943 à Stalingrad. « Une fois, parmi les ruines d'une maison, j'ai ramassé un livre, racontait-il. - J'ai commencé à le lire et j'ai ressenti quelque chose de si proche et cher à mon âme. C'était un Évangile. J'ai trouvé un tel trésor, une telle consolation ! J'ai rassemblé toutes les feuilles - le livre était lacéré, et cet Évangile est resté avec moi tout le temps. Auparavant, il y avait un embarras : pourquoi la guerre, pourquoi nous sommes en guerre ? Il y avait beaucoup d'incompréhensible, car un total athéisme était dans le pays, le mensonge, impossibile de savoir la vérité. Et quand j'ai commencé à lire l'Évangile, mes yeux se sont simplement ouverts sur tout ce qui m'entourait, sur tous les événements... J'allais avec l'Évangile et je n'avais pas peur. Jamais. Ainsi fus-je inspiré ! Juste, le Seigneur était avec moi et je n'avais peur de rien. J'en suis allé jusqu’en Autriche. Le Seigneur aidait et réconfortait. Et après la guerre, Il m'amena au séminaire. J’ai eu un désir d'apprendre des choses spirituelles ».

L’un des moments les plus difficiles était pour lui l'attente de la bataille principale de Stalingrad. Ivan Pavlov (son nom avant de devenir prêtre) a passé tout un mois dans une tranchée, dans la neige, presque sans eau ni nourriture, sous le pilonnage constant de l'ennemi. La foi retrouvée a aidé à survivre et ne pas devenir fou. « Celui qui n'était pas à la guerre, ne sait rien. Parfois c'était pire que l'enfer. Il était particulièrement difficile de subir la lâcheté et bassesse humaine ».

 

Le sergent Ivan Pavlov avec ses sœurs en 1943Le sergent Ivan Pavlov avec ses sœurs en 1943

 

Il a prononcé la parole ci-dessous en 1962. L’ambiance lui paraissait sans nuage à l’époque...

 

***

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit !

 

Mes chers frères et sœurs, ce dimanche, pour notre enseignement, le Sauveur nous a proposé une parabole très instructive et nécessaire sur la vigne et sur les vignerons méchants. Voici son contenu.

Il y avait un homme, maître de maison, qui planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, y creusa un pressoir, et bâtit une tour; puis il l'afferma à des vignerons, et quitta le pays. Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir le produit de sa vigne. Les vignerons, s'étant saisis de ses serviteurs, battirent l'un, tuèrent l'autre, et lapidèrent le troisième. Il envoya encore d'autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers; et les vignerons les traitèrent de la même manière. Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant: ils auront du respect pour mon fils. Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux: voici l'héritier; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage. Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons? Ils lui répondirent: il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d'autres vignerons, qui lui en donneront le produit au temps de la récolte. Jésus leur dit: n'avez-vous jamais lu dans les Écritures: la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient, est devenue la principale de l'angle; c'est du Seigneur que cela est venu, et c'est un prodige à vos (nos) yeux? C'est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits. Celui qui tombera sur cette pierre s'y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé. Après avoir entendu ses paraboles, les principaux sacrificateurs et les pharisiens comprirent que c'était d'eux que Jésus parlait, et ils cherchaient à se saisir de Lui; mais ils craignaient la foule, parce qu'elle Le tenait pour un prophète. (Matt. 21, 33-46)

 

Avant tout, cette parabole concerne directement le sort du peuple juif et révèle tous les soins de Dieu de lui et comment, par sa cruauté, il s'est attiré la juste colère de Dieu, qui pèse encore sur lui. Le peuple juif était le vignoble bien-aimé du bon hôte - le Roi des Cieux. Déjà dans la personne du patriarche Abraham, le peuple juif fut choisi par Dieu parmi toutes les nations et adopté ; une faveur spéciale envers lui et des soins de lui étaient manifestés ; lui seul a reçu toutes les promesses ; des bontés et des largesses de Dieu lui étaient déversées en abondance. Israël est mon fils, mon premier-né. (Ex. 4, 22), ainsi parlait Dieu sur le peuple juif. Pour ce premier-né, Dieu divisait la mer, répandait la manne du ciel, faisait sortir l'eau de la pierre, et de nombreux autres miracles furent accomplis par la miséricorde de Dieu. Qu'y avait-il encore à faire à ma vigne, que Je n'aie pas fait pour elle ?  (Is. 5, 4) – interroge le Seigneur par l'intermédiaire du prophète. Voici comment est décrite la proximité de Dieu avec le peuple juif et la préoccupation de Dieu pour lui ! Dieu Lui-même dit qu'Il a tout fait pour lui et ne sait plus quoi d'autre Il n'aurait fait pour son bien.

 

Enfin, le Sauveur du monde fut issu de ce peuple – Lumière pour éclairer les nations, et gloire d'Israël, ton peuple (Luc 2, 32). Quel avantage, quelle faveur de Dieu peut être plus grande que celle-ci, lorsque le Fils de Dieu Lui-même daigna naître du peuple juif et initialement, attribuait à lui toutes les bénédictions célestes associées à Sa naissance et à Sa venue sur terre ? Que rendit le peuple juif à Dieu pour un tel amour pour lui, pour un tel soin, pour de telles faveurs ? La noire ingratitude, la cruauté et la trahison. Au lieu des fruits de la vérité et de la piété, que Dieu exigeait de sa vigne, il apporta des ronces. Le peuple juif bafoua l'Alliance et la Loi de Dieu, s'est souillé avec la déloyauté et l’iniquité et s'est adonné plus d'une fois à l'idolâtrie et à l'incroyance. Dieu Lui-même se plaint de l'ingratitude et de la cruauté de son peuple : Cieux, écoutez! terre, prête l'oreille! Car l'Éternel parle. J'ai nourri et élevé des enfants, mais ils se sont révoltés contre moi. Le bœuf connaît son possesseur, et l'âne la crèche de son maître: Israël ne connaît rien, mon peuple n'a point d'intelligence. Malheur à la nation pécheresse, au peuple chargé d'iniquités, à la race des méchants, aux enfants corrompus! Ils ont abandonné l'Éternel, ils ont méprisé le Saint d'Israël. Ils se sont retirés en arrière... (Is. 1, 2-4).

 

Le Seigneur, voyant l'erreur et la corruption de son peuple, envoyait à lui, par Sa longanimité ineffable, ses serviteurs - les prophètes, afin de le retourner de la voie de l'erreur à la voie de la vérité, l’apprendre à servir loyalement leur Dieu. Mais les vignerons, c’est-à-dire les anciens et les catéchistes du peuple juif, étant eux-mêmes corrompus et cruels, agissaient aussi cruellement avec les messagers de Dieu qui exigeaient de bons fruits d'eux et du peuple confié à eux. Il était rare que les prophètes ne fussent pas persécutés, et beaucoup, notamment les saints prophètes Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Zacharie, ont été livrés à la mort violente et martyre.

 

Et finalement, ils n'eurent pas honte d’expulser de la vigne - de Jérusalem, et de crucifier sur la Croix l'espoir et la consolation d'Israël, leur Sauveur - le Fils unique de Dieu. C'était le crime le plus terrible du peuple juif et de ses dirigeants. Ils ont répondu justement à la question du Sauveur - que ferait le propriétaire de la vigne avec ces vignerons quand il viendrait, en disant qu'il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d'autres vignerons (Matt. 21, 41). Avec cette réponse, ils ont énoncé un jugement équitable sur eux-mêmes. C'est ce que Dieu a fait avec le peuple juif. Bientôt, Jérusalem fut rasé, la plupart des Juifs furent mis à mort, les autres, les survivants, furent dispersés sur toute la surface de la terre. Ainsi, le royaume de Dieu fut pris aux Juifs et donné à un autre peuple qui portait ses fruits.

 

Chers frères et sœurs, un nouveau peuple à qui le royaume de Dieu a été donné, ce sont maintenant les chrétiens du monde entier convertis de païens ; nous en faisons partie. Les chrétiens qui ont accepté Christ et qui ont cru en Lui, c'est le peuple élu de Dieu, et toutes les promesses faites par Dieu à l'ancien Israël, portent sur eux. Et les largesses et les bontés de Dieu sont déversées sur nous en abondance, et ils demeureront avec nous à jamais si nous sommes fidèles au Seigneur et si nous lui apportons de bons fruits de notre vie pieuse. On nous donne pour cela tous les moyens. Le Seigneur a arrangé pour nous Sa Sainte Église sur la terre – la colonne et l'appui de la vérité (1Tim. 3, 15), Il a établi les Saints Sacrements pour déverser à nous en abondance les dons du Saint-Esprit, nous a envoyé des bergers et des enseignants d'église pour notre perfection morale, a choisi et glorifié Ses saints - qui prient et intercèdent pour nous, nous a donné pour le couvert et la consolation Sa bonne Sainte Mère, la Vierge Marie, et il attend maintenant de nous les fruits de la vérité et de la foi.

 

Bien que cette parabole évangélique concerne directement le sort du peuple juif, elle concerne tous les croyants en tout temps. Si l'Église dans son ensemble, ou une âme chrétienne, se comporte comme les anciens Israélites en cruauté ou en trahison, alors leur rejet par Dieu et tout ce qui est dit dans la parabole, va inévitablement se réaliser. Que cela ne nous arrive pas ! Tâchons de vivre pieusement : en paix, en harmonie et en amour, sans faire le moindre mal et sans nous adonner à la colère, à l'orgueil, à la convoitise impure et à d'autres vices, afin d'apporter au Seigneur les fruits de la vie chrétienne, agréables à Lui. Mais avant tout, allons prier et demander au Seigneur qu’Il renforce notre amour pour Lui et ne nous excommunie pas de Sa sainte vigne, mais grâce à Sa miséricorde, nous aide à parvenir à la vie éternelle future. Amen.

 

Texte original Parabole du vignoble, une parole sur l'Évangile pour le dimanche

Traduit par Olga (TdR)