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7/04/2020 (25/03/2028)

 

Discours sur l'Annonciation

Saint Grégoire le Thaumaturge, évêque de Néocésarée

 

Aujourd'hui, le rang angélique chante avec joie des chants de louange, et la lumière de la venue du Christ brille aux fidèles. Aujourd'hui, c’est le renouveau de joie pour nous – le Christ, le Soleil de vérité nous a illuminés d’éclat lucide et éclairé l'esprit des fidèles. Aujourd'hui, Adam est renouvelé, et, monté au ciel, se réjouit avec les anges. Aujourd'hui, l'univers entier est rempli de joie, car la venue de l'Esprit Saint au peuple s’accomplit. Aujourd'hui, la grâce divine, l'espérance des invisibles, éclaire les miracles qui dépassent l'esprit, et nous révèle clairement le mystère caché dès le commencement des siècles. Aujourd'hui, on tresse les couronnes de la vertu intarissable. Aujourd'hui Dieu, pour couronner les têtes sacrées de ceux qui aiment écouter et honorer les célébrations, appela les amoureux de la foi inébranlable comme invités et héritiers, et le Haut Royaume s'empresse d'appeler les contemplateurs du céleste, en les associant au service divin des faces désincarnées. Aujourd'hui, la prédicition de David s’accomplit : « Que les cieux se réjouissent, et que la terre tressaille de joie... les campagnes ressentiront cette joie... tous les arbres des forêts tressailleront alors par la présence du Seigneur, parce qu'Il vient » (Ps. XCV, 11–13). David dit les arbres, alors que le précurseur du Seigneur parlait des arbres portant « de dignes fruits de pénitence » (Lc 3:8), mais plutôt de la venue du Seigneur. Notre Seigneur Jésus le Christ déclara une joie inépuisable à tous ceux qui croient en Lui. Car Il dit : « mais Je vous verrai de nouveau, et votre coeur se réjouira; et personne ne vous ravira votre joie » (Jn 16:22).

 

Le sacrement glorieux et indescriptible des chrétiens qui ont volontairement lié leur espérance avec le Christ, nous est annoncé aujourd'hui. Gabriel, l’ange de Dieu, vient à la Vierge pure, l’évangélisant : « Réjouis-Toi, Qui es reçue en grâce » (Lc 1:28) Elle réfléchissait en Elle-même, quelle était cette salutation. L’ange ajouta sans tarder : « le Seigneur est avec Toi ». L'ange Lui dit : « Ne crains point, Marie; car Tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, Tu deviendras enceinte, et Tu enfanteras un fils, et Tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu Lui donnera le trône de David, Son père. Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et Son règne n'aura point de fin. » Marie dit à l'ange : « Comment cela se fera-t-il, puisque Je ne connais point d'homme ? » Resterai-Je vierge ? La dignité de la virginité ne sera-t-elle pas affectée ? À la Sainte Vierge embarrassée à ce sujet, l'ange annonce l’essence de son discours en disant : « Le Saint-Esprit surviendra en Toi, et la vertu du Très-Haut Te couvrira de son ombre; c’est pourquoi le saint Qui naîtra de Toi, sera appelé le Fils de Dieu. » (Lc 1:35) Il sera appelé ce qu’Il est effectivement.

 

Ainsi, la grâce choisit décemment, de toutes les générations, seule la Sainte Vierge. Car Elle était vraiment plus sage que tous, il n’y eut pas d'autre comme Elle jamais dans toutes les générations. Elle n’a pas fait comme la vierge Ève qui, se réjouissant jadis au paradis, avec sa raison faible, accepta imprudemment les propos du serpent instigateur du mal et corrompit ainsi la noblesse de ses pensées, et à travers elle l'insidieux déversa son poison et inséra la mort dans le monde entier, et toute destruction du saint s'est produite dès lors ; et seule la Sainte Vierge répara la chute d’Ève. Au contraire, la Sainte Vierge a eu la fermeté de n'accepter le don qu’après avoir su de qui il venait, quel était ce don et qui l'apportait. En hésitant, la Sainte embarrassée se tourne vers l'ange, disant : d'où M'as-tu apporté une telle bénédiction ? De quel sanctuaire cette perle de la parole M'est-elle envoyée ? Sur quoi est fondé ce don à moi ? Tu es venu du ciel et marche sur la terre. Tu montres toutes les caractéristiques de l’homme et rayonnes d’éclat de lumière.

 

La Sainte y réfléchit en Elle-même ; l'ange a résolu Son doute, Lui prophétisant : « Le Saint-Esprit surviendra en Toi... » Et « ne crains point, Marie », je ne suis pas venu pour causer une peur, mais pour chasser la cause de la peur. « Ne crains point, Marie; car Tu as trouvé grâce devant Dieu. »  (Lc 1:30)  N'examine pas la grâce selon les lois de la nature ; la grâce ne tolère pas la soumission aux lois de la nature. Tu as connu, Marie, ce qui était caché aux patriarches et aux prophètes. Tu as appris, la Vierge, ce qui était jusque-là caché aux anges. Tu as entendu, la Très Sainte, ce que les hommes vecteurs de Dieu n’avaient pas l’honneur d’entendre. Moïse et David, Ésaïe et Daniel, et tous les prophètes l'ont annoncé, mais ils ne savaient pas comment cela se passerait. Toi seule, la Très Sainte Vierge, Tu perçois maintenant des mystères inconnus de tous et comprends comment cela est possible. Car là où est l’Esprit Saint, tout s'effectue facilement. Là où est la grâce divine, tout est possible à Dieu. « ... Qui naîtra de Toi sera appelé Fils de Dieu. » Si le Fils de Dieu, alors Dieu conforme au Père et co-éternel, en Qui le Père a une révélation complète ; Il est une image dans une personne, et à travers la réflexion en Lui, Sa gloire brillera. Et comme les fleuves découlent de la source intarissable, le Christ notre Dieu, la lumière du monde, découle ainsi de cette source intarissable et toujours vivante. C’est à propos de cette source que les prophètes s’exclamaient : « Un fleuve réjouit la cité de Dieu par l'abondance de ses eaux » (Ps. XLV, 4), – pas une seule cité, mais toutes, car il réjouit tout l'univers comme une seule ville. Par conséquent, l'Ange déclara décemment à la Sainte Vierge Marie, la première de tous : « réjouis-Toi », car tout le trésor de la grâce a été sauvegardé avec Elle. De toutes les générations, seule cette Vierge est apparue sainte à la fois de corps et d'esprit, et Elle seule porte celui Qui « soutient toutes choses par Sa parole puissante » (Hébr. 1:3). Et il faut s'étonner non seulement de Sa beauté corporelle, mais aussi de la direction vertueuse de Son âme. Par conséquent, le premier de tous les anges Lui adresse la salutation : « Réjouis-toi, bienheureuse, le Seigneur est avec toi » ; et pas un fiancé terrestre, mais le Seigneur de la sanctification Lui-même, le Père de la pureté, le Créateur de l'incorruption et le Donateur de la liberté, l'Ambassadeur du salut, l'Ordonnateur et le Dispensateur du vrai monde, Qui a créé l'homme de la terre vierge et a pris Ève de sa côte – ce Seigneur est avec Toi et aussi de Toi.

 

Venez donc, les bien-aimés, chantons Ses louanges en suivant la louange angélique, car la grâce divine s'installa, elle seule sait comment, avec Elle ; avec la servante le Roi de gloire, avec la belle Celui Qui « surpasse en beauté les enfants des hommes » (Ps. XLIV, 3), avec la pure Celui Qui sanctifie tout. Avec Toi est Dieu et l’Homme parfait, en Qui « habite toute la plénitude de la Divinité » (Col. 2:9). Réjouis-Toi, sanctifiée de grâce, source de lumière éclairant tous ceux qui croient en Lui. Réjouis-Toi, levant du soleil d'esprit et fleur pure de la vie. Réjouis-Toi, pleine de grâce, prairie de fragrance. Réjouis-Toi, vigne toujours fleurissante, en réjouissant les âmes qui Te glorifient. Réjouis-toi, comblée de grâce, champ vierge et portant de beaux fruits, conforme à la nature parce que conforme à nous et au temps de gestation, mais aussi contre la nature, ou, mieux, plus haut que la nature, parce que Dieu la Parole s’installa d'en haut et recréa Adam dans Ton saint utérus ; et bien que l’Esprit Saint ait donné à la Sainte Vierge la capacité de donner naissance, cependant, le vrai corps fut pris de Son corps. Et comme une perle est formée de deux natures, de la foudre et de l'eau, des phénomènes secrets de la mer, ainsi notre Seigneur Jésus-Christ vient de la Pure et Immaculée, Chaste et Sainte Vierge Marie, sans fusionner et sans changer, parfait dans le Divin et parfait dans l'humanité, similaire au Père en tout et consubstantiel à nous en tout, sauf le péché.

 

Beaucoup de saints pères, patriarches et prophètes voulaient Le voir et devenir témoins oculaires de Lui, et ne L'ont pas vu. Et certains d'entre eux Le contemplaient à travers des visions au figuré en divination, d'autres entendaient Sa voix divine dans le pilier du nuage et étaient honorés de l'apparition de saints anges. Et ce n'est qu'à Marie seule, la Sainte Vierge, que l'archange Gabriel est venu rayonnant, Lui prêchant : « Réjouis-toi, douée de grâce ». Et Elle prit ainsi la Parole, et au moment de Son accomplissement corporel, apporta la précieuse perle.

 

Venez vous aussi, les bien-aimés, chantons ce que nous présenta la harpe de David inspiré de Dieu : « Lève-Toi, Seigneur, pour entrer dans Ton repos, Toi et l'arche de Ta sainteté. » (Ps. CXXXI, 8) En vérité, la Sainte Vierge est une arche dorée à l'intérieur et à l'extérieur, qui a incorporé le trésor entier de la sanctification. Viens-Toi, Seigneur, du Père dans Ton repos, pour exalter la race déchue du premier homme. Glorifiant cela, David parle prophétiquement de la vigne qui avait à faire pousser une fleur magnifiquement fructueuse : « Écoute, Fille, ouvre tes yeux, et aie l'oreille attentive ; et oublie ton peuple et la maison de ton père, et le Roi désirera voir ta beauté, et Tu L’adoreras » (Ps. XLIV, 12-13) Écoute, Fille, la prophétie sur Toi, afin de voir cela avec les yeux de la connaissance. Écoute moi qui Te prédit, et l'archange qui T’annonce clairement le sacrement parfait.

 

Venez, rappelons-nous ce qui s'est passé autrefois et glorifierons la Vigne qui a crû de Jessé de manière surnaturelle, louons, bénissons et honorons dévotement. Luc témoigne, dans les Évangiles divins, non seulement de Joseph, mais aussi de Marie la Mère de Dieu, jusqu’à la parenté de David : « Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée, dans la ville de David, appelée Bethléem... afin de se faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte » (Lc 2:4-7), parce qu’ils étaient de la maison et de la famille de David. Et il arriva, « pendant qu'ils étaient là, le temps où Marie devait accoucher arriva et Elle enfanta Son fils premier-né », né avant toute la création, et « L'emmaillota, et Le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie. » Elle emmaillota Celui Qui est « revêtu de lumière, comme d'un vêtement » (Psaume CIII, 2). Elle emmaillota Celui Qui a créé toute la création. Elle a mis dans la crèche Celui Qui est assis sur les chérubins et est chanté par la multitude des anges. Dans la crèche muette, la Parole divine reposait, pour donner le sens raisonnable aux humains qui se sont faits déraisonnables à leur propre discrétion. Au repas pour animaux, le pain céleste est offert, afin d'associer à la nourriture mystérieuse les gens semblables au bétail. Et même il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtel. Celui Qui arrangea avec la Parole le ciel et la terre n’avait pas de place, parce que, « étant riche, Il s’est rendu pauvre pour nous » (2Cor. 8:9), et endossa une humiliation extrême pour sauver notre nature, par la bonté envers nous qui Lui est inhérente. Celui Qui accomplit toutes les dispensations des mystères ineffables de la gouvernance dans le ciel chez le Père, reposait dans la crèche dans les bras de la Mère. Des multitudes d'anges L'entouraient, proclamant la gloire au ciel et la paix sur la terre. Il monta à la droite du Père céleste, et se reposa dans la crèche, comme sur les chérubins. En vérité, c'est le Trône des Chérubins, le Trône Royal, l'un, glorieux sur la terre, le plus saint des saints, sur lequel Christ notre Dieu s'est reposé. Gloire à Lui, honneur et puissance, avec le Père sans commencement et l'Esprit très-saint et vivifiant, maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen.

 

Article original

Traduit par Olga (TdR