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L’euthanasie de l’Europe

 

La vérité historique bien connue affirme que les pères fondateurs de l’idée de créer l’UE étaient deux: Jean Monnet et Robert Schumann. À ce propos, Schuman, célébré par Bruxelles, soutenait activement le maréchal Pétain jusqu’à la libération de Paris en août 1944, puis, en utilisant les liens d’avant-guerre avec les milieux catholiques, fut réhabilité, et depuis les années 1950 collaborait avec la CIA. L’influence de Monet et de Schumann dans le développement de l’UE est sans doute considérable, mais que l’on pourrait plutôt comparer au rôle des bons artisans, exécutant une tâche d’après le schéma existant. Le véritable inspirateur de l’UE, pour ainsi dire son architecte, était le comte Coudenhove-Kalergi. Dans le peu de littérature spécialisée qui existe à son sujet, il n’est décrit que sur le plan purement conceptuellement, en termes du projet paneuropéen.

L’idée d’un ensemble pan-européen sans contours précis a été présentée par Kalergi en 1922 dans ce qui est considéré comme son livre principal, ou du moins le plus connu, publié sous le nom de «Pan Europe». Les thèses de ce livre ont été incorporées dans le traité de Maastricht, ainsi que l’un des domaines clé de la stratégie de l’OTAN, celle de l’avancée vers les frontières de l’Europe de l’Est. Kalergi avait perçue cette dernière comme un espace pour l’émancipation culturelle de ses peuples au moyen de l’implantation des normes libérales de l’Europe Occidentale et du modèle d’un état unifié. Ce que nous voyons aujourd’hui, y compris dans les «révolutions colorées», confirme la vitalité du plan Kalergi.

Récemment, aux micros de Russia Today, l’économiste français et membre du club Bilderberg Jacques Attali a suggéré la nécessité d’inclure la Russie dans la structure de l’Europe unie, convaincu que la quête de sa propre identité n’est rien d’autre qu’une crise de croissance. Pour lui, le seul sort possible pour la Russie est de faire partie des États-Unis de l’Europe.

Globalement, il n’y a rien de nouveau que nous ne savions déjà dans le premier et principal ouvrage connu de Kalergi. Cependant, nous y trouvons une thèse insidieuse camouflée par les idées d’Erasme de Rotterdam, des civilisateurs français, de Goethe, Dante, Giordano Bruno et d’autres. L’essence est la suivante: «le nationalisme populaire» est la marque des masses incultes, qui se vantent de son caractère unique devant d’autres peuples. Dante et Voltaire étaient-ils nationalistes? C’est un argument de poids, mais tout d’abord, il s’agit de savoir ce que l’on entend par nationalisme, et d’autre part, les problèmes du nationalisme dans le cadre de la tolérance envers les autres cultures et surtout les autres civilisations n’étaient pas d’actualité à l’époque. Dante se présentait lui-même avant tout comme un poète du Moyen Age chrétien et chantait l’idée de la mission unificatrice de l’Empire romain, la civilisation catholique romaine et son Italie natale comme un de ses piliers culturels.

Si ce contre-argument ne suffit pas, je pourrais rappeler que Nikkolo Machiavel était à 100% nationaliste. Cela signifie-t-il que Machiavel était moins instruit que les personnalités mentionnées ci-dessus? Comme vous pouvez le voir, il n’y a pas de lien univoque entre le niveau de l’éducation et les idées nationalistes. En soulignant ce lien, Kalergi préparait ses lecteurs privilégiés à lire un autre opus, dont la version française de Wikipédia ne mentionne pas l’existence dans l’article consacré à ce penseur peu ordinaire. Mais en 1925 il a publié un nouveau livre, dont le titre abstrait «Praktisher Idealismus» peut être mal interprété. En effet, qu’est-ce que l’idéalisme pratique? Un nouvel essai proposant les principes d’une société idéale ou l’utopie sociale de Thomas More?

Dans son «Praktisher Idealismus» Kalergi propose un modèle utopique, mais limité aux besoins de la prétendue «race noble», c’est à dire, d’une élite supra-mondiale, conçue pour gérer les nations ayant perdu leur souveraineté. Il est difficile de considérer ce livre comme marginal, étant donné que son auteur profitait d’un large soutien, de la loge maçonnique Bnai Brith et jusqu’à Churchill. Les idées de Kalergi ont été activement promues par la presse, y compris des journaux aussi populaires que The New York Times. Les opérations promotionnelles multiformes ont fait que le plan énoncé dans le «Praktisher Idealismus» fut adopté par le gouvernement des États-Unis non seulement pour leur politique étrangère, mais aussi comme vecteur de civilisation.

Quelles étaient exactement les conditions du plan? De quelles conditions préalables partait l’auteur?

Il y a les races supérieures et les races inférieures. La race supérieure est difficile, voire impossible à contrôler. Puisque la race caucasienne fait partie de la race supérieure, les États-Unis ne parviendront jamais à l’hégémonie totale sur le monde (Kalergi prenait à peine en compte l’Asie et le Moyen-Orient), pas avant que le Vieux Continent ne perde son identité et son influence politique. Étant donné qu’il ne s’agit pas d’un continent limité dans des frontières clairement définies, mais d’une civilisation entière qui est en concurrence avec les États-Unis, cette civilisation elle doit être détruite. Comment le faire sans verser une seule goutte de sang? A ce point, il souligne qu’un génocide n’implique pas nécessairement des massacres de masse. Bien que le processus puisse prendre beaucoup de temps et qu’il ne soit pas toujours fiable, priver les populations de leurs racines à l’aide de fausses valeurs offre un moyen pas moins efficace que l’élimination physique.

C’était Kalergi qui avait introduit – sans toutefois le nommer- le concept de génocide culturel sans effusion de sang, par le mélange programmé des civilisations incongrues l’un par rapport à l’autre.

Dans ce contexte, la lutte persistante de l’Occident contre toute manifestation de racisme semble pour le moins drôle, puisque l’idole des «europhiles» fut un homme qui a pris pour base de son Plan pan-européen le concept de la hiérarchisation des races.

À l’époque, le politiquement correct et les simili-mots n’étaient pas encore de mise, et il fallait servir la thèse de la nécessité du mélange racial jusqu’à la dissolution complète des «blancs» à la sauce des slogans humanistes, mélangée avec le concept général du progrès social, associé au concept plus spécifique de la tolérance. Pour atteindre ces objectifs, il était d’abord indispensable d’inspirer aux dirigeants européens les thèses suivantes:

La population de l’Europe doit être réduite, car le problème malthusien n’est pas loin. La surpopulation est lourde de nouvelles guerres et de catastrophes naturelles. Les femmes doivent travailler, les familles avec plusieurs enfants sont un signe de l’obscurantisme. L’institution de famille est une relique du passé, qui limite la liberté des membres de la société, en particulier les femmes. (Plus tard on a ajouté à ces thèses les panégyriques du modèle de la famille homosexuelle) Le génie de ces thèses, c’est qu’il est difficile d’argumenter contre elles. En effet, à notre époque technologique, et surtout dans les petits pays européens, une grande famille représente probablement un facteur de chômage et de coût élevé des services sociaux. En effet, il n’y a aucune raison objective de penser que les femmes doivent travailler moins ou plus que les hommes, tout dépend des désirs et des circonstances, et ainsi de suite. Le problème ne réside pas dans la liste des thèses, ni dans la possibilité de les pousser à leur point d’absurdité, mais dans la fausseté du préalable originel: l’avertissement malthusien n’a jamais été d’actualité pour l’Europe.

Pour un meilleur contrôle sur l’Europe, les «états-nations» la constituant doivent se réunir sous l’égide d’une seule entité, appelée les États-Unis d’Europe. Idéalement, le Royaume-Uni doit entrer dans ces nouveaux États, mais comme une autorité de contrôle, une sorte de troisième main de l’Amérique. (Cet « idéal », nous le voyons aujourd’hui, et il semble déjà quelque chose de naturel.) Quant à la Russie, elle doit être complètement absorbée par l’Europe et accepter son paradigme libéral.

Le concept de l’autodétermination des peuples doit disparaître. La démocratie et l’égalité devant la loi doivent être maintenues comme des illusions utiles qui permettent de contrôler les masses. En réalité, la démocratie doit être «la démocratie sans le peuple», et l’égalité devant la loi doit se référer à l’égalité inégale, si brillamment décrit par Orwell dans son antiutopie.

Et qu’entendons-nous 90 ans plus tard ? Les motifs funéraires du vieillissement inéluctable de la population et l’effondrement démographique des groupes ethniques indigènes en Europe. Avec l’intensification de la politique libérale unilatérale, on note une tendance à augmenter les flux des migrants dont la culture et la religion jurent avec l’arsenal des valeurs de l’Occident. Nicolas Sarkozy a suggéré dans un de ses discours, que l’avenir de la France est dans le mélange des sangs. Spécifions que le mot français «métissage», utilisé par l’ancien président, ne signifie pas le mélange des cultures, mais le mélange des civilisations. Les migrants africains illégaux sur la côte italienne de Lampedusa, et dans les rues médiévales de la ville française de Calais, donnent un aperçu de ce que sera l’Europe de demain.

Pour Kalergi, les métis, nécessaires pour l’Europe dont le vieillissement est inéluctable, se distinguent par des traits de caractère négatifs. Il est difficile de dire d’où il avait tiré ses observations, mais il décrivait cette catégorie de personnes comme brutale, lâche et perfide. Les gens ayant ces caractéristiques sont plus faciles à gérer, parce que pour une mangeoire pleine à ras bord, ils sont prêts à vendre leur âme au diable. « L’homme de l’avenir doit être métis. La future race caucasoïde-négroïde, similaire à celle des anciens Egyptiens, est conçue pour absorber la diversité ethnique des peuples existants ». Malgré le fait que l’analogie avec les anciens Egyptiens semble être étrange (il n’y a pas de consensus sur l’appartenance raciale des habitants de l’Egypte ancienne, mais on sait que par leurs racines ils étaient proches des europoïdes – NDLR : thèse contestée par l’historien Cheikh Anta Diop), l’idée, développée par Kalergi, est très claire. En particulier, elle fut adoptée par Brock Chisholm, le premier directeur général de l’OMS, qui a écrit dans USA Magazine le 12 août 1955: « La priorité des pays européens doit être le contrôle de la natalité et la promotion de l’idéal du mariage inter-racial, pour créer une seule race dans un monde uni, obéissant à un pouvoir central ».

Je pense qu’il n’y a rien à ajouter à cela. En janvier 2000 le Bureau de la population de l’ONU a présenté un rapport, selon lequel en 2025 l’Europe aura besoin d’environ 159 millions de migrants pour compenser le déclin naturel de la population. Il serait intéressant de savoir d’où viennent ces chiffres précis 25 ans avant le terme désigné?

Le processus physique de la réduction de la population autochtone se déroule sur fond de la propagande globaliste des médias. Les magazines et les chaînes de télévision populaires arguent depuis des décennies que le patriotisme et le nationalisme radical doivent être considérés comme équivalents, que le racisme et la politique de limitation des flux migratoires sont des concepts liés, que l’émancipation sexuelle signifie la légitimation des déviances les plus exotiques, y compris les penchants pédophiles, qui furent traitées avec beaucoup plus de tolérance qu’auparavant.

A ce train-là, à moins qu’il n’y ait quelque choc mondial, capable de renverser le scénario créé il y a 90 ans, l’Europe sans les Européens n’est pas bien loin. Kalergi peut être fier de ses adeptes exécutifs. Néanmoins, il y a une chose que cet étrange philosophe n’a pas prise en compte: après avoir atteint un point culminant, le processus de croisement de civilisations incompatibles conduira à une augmentation de l’entropie sociale; premièrement, il y aura toujours des groupes influents de la population, n’acceptant pas l’ordre établi, et d’autre part, la civilisation la plus viable va tendre à absorber les autres et à imposer son modèle, ce qui conduira inévitablement à un conflit armé.

Andreï Kovalenko

 

Traduit par Olga

Source

Publié par Réseau International