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L'idéologie du Nouvel Ordre Mondial

 

Voici une citation très révélatrice:

Il y a deux possibilités pour former des relations entre les peuples : le jeu des forces libres, qui implique le plus souvent une intervention active dans la vie des peuples et pourrait causer de grands bouleversements dans notre culture … La deuxième possibilité consiste à admettre, au lieu du jeu des forces libres, la domination d’une intelligence supérieure; il convient de se rendre compte que cette intelligence supérieure doit apporter les mêmes résultats qui auraient été produits par les forces libres. Au cours des dernières années je me suis souvent demandé si l’humanité moderne était suffisamment raisonnable pour remplacer le jeu libre des forces par une intelligence supérieure.

Cette révélation d’un cynisme rare a été faite par Hitler à la veille de la «convention de Munich» qui fut le premier test de cette méthode de «l’intelligence supérieure». Il l’a dite à lord Halifax, l’envoyé du premier ministre britannique, futur ministre des affaires étrangères, dans la résidence du Führer à Obersalzberg le 19 novembre 1937.

Donc, des «personnes influentes» se rencontrent et déterminent l’équilibre des forces; coordonnent leurs intérêts et les contradictions; négocient; donnent les instructions nécessaires et les ordres aux politiciens, mettent en marche la machine des «changements contrôlés» que les médias vendent à l’homme de la rue. Ensuite, sous le couvert des changements «naturels», un spectacle commence à se jouer devant nous. Seules la mort et la souffrance, la destruction des états, la liquidation des civilisations sont vraies dans ce spectacle.

Ainsi, il est clair qu’on déclenche «l’intelligence supérieure» à chaque fois que les conflits entre les clans s’aggravent au niveau du «jeu libre des forces.»

*       *       *

Le développement mondial d’aujourd’hui se caractérise par trois grandes tendances.

  • La mondialisation.
  • L’antimondialisme et l’altermondialisme.
  • Une synthèse du «Nouvel Ordre Mondial».

Envisageons ces tendances du développement mondial moderne.

I – La première d’entre elles est la mondialisation, le projet de la domination anglo-saxonne contrôlée. Elle représente «l’intelligence supérieure» de Hitler, mais sans Hitler, dont le rôle appartient aujourd’hui aux anglo-saxons. C’est pourquoi la mondialisation porte une empreinte anglo-saxonne caractéristique. Dès qu’il y a un projet alternatif, la mondialisation s’arrête – comme elle s’était arrêtée dans les années 1920, avec la création de l’Union Soviétique (l’URSS elle-même n’était qu’une alternative au capitalisme mondial, avec le camp socialiste créé après la Seconde Guerre mondiale?)

Les bolcheviks n’étaient pas dépassés dans tout cela. Un aphorisme merveilleux appartient à l’Empereur de Russie Nicholas I: «L’Europe décomposante construit le capitalisme décomposant. Alors quoi, dois-je entrer dans cette m…е ?».

La réponse à notre Empereur éminent peut malheureusement se résumer par cette phrase significative:

« Jusqu’en 1917, la division du monde entre l’Est et l’Ouest n’existait pas. Si la révolution de Kerenski, financée par les Rothschild, avait été un succès, les pays de l’Europe occidentale et la Russie auraient entamé le XXIème siècle côte à côte. Après la suppression des états-nations des blocs Est et Ouest, la prochaine étape logique serait l’unification de l’Europe et la Russie en un seul grand État. Or justement ce processus est derrière de nombreux événements des vingt années dernières » Ce n’est pas Hitler, c’est Gorbatchev qui le dit.

Deux choses s’ensuivent de cette révélation :

  • la mondialisation du début du XX siècle a finalement échoué quand la révolution des bolcheviks a triomphé en Russie, inversant la tendance de la Première guerre mondiale, avant laquelle le niveau d’interdépendance était bien au-dessus du niveau actuel. Nigel Angel, économiste anglais, a publié en 1909 le livre «Grande illusion». Il affirmait dans cet ouvrage que la Grande-Bretagne et l’Allemagne étaient liées si étroitement par leurs économies qu’elles ne pouvaient pas guerroyer entre elles. C’était cinq ans avant le début du carnage paneuropéen… Ajoutons à la Révolution d’octobre une autre «défaillance systémique» de la mondialisation – l’échec du créateur de la Société des Nations, le président américain Woodrow Wilson. Au tournant 1919-1920 le Sénat du Congrès américain avait, à deux reprises, bloqué l’entrée de l’Amérique elle-même dans la Société des Nations.

Ces deux facteurs – la Grande révolution d’octobre, et le blocage de l’entrée des Etats-Unis dans la Société des Nations – n’ont pas permis de créer un «nouvel ordre mondial» dans les années 20 du siècle dernier. Plus tard, tout a été misé sur le fascisme comme un moyen d’arrêter l’histoire. Le «nouvel ordre» hitlérien, couvé par l’Ouest, est un prototype du «nouvel ordre mondial» anglo-saxon.

Comment l’Ouest avait nourri, financé et dirigé Hitler au pouvoir – c’est un autre sujet, étonnamment intéressant, démasquant les prétendus «anti-fascistes» anglo-saxons. Car le fascisme est une combinaison du libéralisme avec l’expérience coloniale britannique.

  • La seconde chose qui découle de la citation de Gorbatchev : il a fallu détruire l’Union Soviétique pour mettre en marche la phase actuelle de la mondialisation, la deuxième – après celle qui a eu lieu il y a 100 ans.

Revenons aux tendances du développement mondial.

II – La deuxième tendance est la résistance croissante envers la mondialisation de la part de diverses forces dont la gamme est très variée : des forces antifascistes et de libération nationale aux forces nationalistes et fondamentalistes.

Cependant, je voudrais mettre en garde très fortement contre la vénération à l’égard de l’anti-mondialisation, ainsi que l’alter-mondialisme. Les antimondialistes ne protestent pas contre la mondialisation elle-même, mais contre son caractère néolibéral. Ils prônent «la dimension démocratique et sociale» de la mondialisation, en l’opposant à celle «de marché». Or le nom de l’alter-mondialisme veut dire que celui-ci n’est pas contre la mondialisation en général, mais pour une autre stratégie – «humaniste, conduisant à la formation d’une société civile mondiale.»

Le mot clé de la mondialisation étant «le marché», les mots clés de l’anti- et l’alter-mondialisation sont «la démocratie» et «l’humanisme». Qui ne se souvient du manifeste humaniste avec sa prédication agressive de la «révolution verte» et de l’éthique «nouvelle» post-chrétienne? Avec sa lutte pour la priorité des minorités sexuelles? Avec son opposition de la science à la religion, des valeurs soi-disant «modernes» aux valeurs traditionnelles? etc.

Autrement dit, la mondialisation et anti-mondialisme représentent deux côtés d’un même processus. Leur alternance correspond à l’alternance des phases de l’ordre et du chaos.

Des recherches sur l’application du chaos aux processus politiques ont été menées par l’Institut de complexité à Santa Fé aux États-Unis. Voici une explication qui appartient à Steven Mann, créateur de l’institut, grand diplomate, ancien chef adjoint du bureau de la planification politique du Département d’État, qui travaille aujourd’hui dans la société oligarchique ExxonMobil.

Nous devons être ouverts à la possibilité d’améliorer et de maintenir l’état de crise, s’il est conforme à nos intérêts nationaux… En fait, nous renforçons le chaos déjà en promouvant la démocratie, les réformes du marché et les médias privés (de l’article «La réaction au chaos»).

Pour apporter des modifications à l’énergie conflictuelle des peuples, afin de l’affaiblir ou l’adapter aux objectifs souhaités et à notre sécurité nationale, nous devons changer le logiciel. Comme le montrent les hackers, la méthode la plus agressive pour modifier des programmes est l’utilisation de «virus». Or l’idéologie, n’est-elle pas un virus du programme humain? … Avec ce virus idéologique en tant que notre arme, les États-Unis doivent passer à la guerre biologique à un niveau plus élevé, en adoptant comme la base de la stratégie de la sécurité nationale la décision d’infecter la population-cible par les idéologies du pluralisme démocratique et le respect des droits individuels … C’est la seule façon de construire l’ordre mondial globalement avantageux à long terme (du livre «La théorie du chaos et de la pensée stratégique»).

Or, on est en train de détruire, à l’aide du chaos, l’ordre existant qui repose sur les États et les organisations internationales.

Le chaos à son tour doit être organisé en un nouvel ordre unique et global.

Le fameux «printemps arabe», l’émergence de «l’Etat islamique», les événements en Ukraine témoignent certainement de l’utilisation du chaos dans l’intérêt de «l’intelligence supérieure» (le mot de Hitler), indiquant l’approche des «changements globaux contrôlés».

En termes d’organisation, les ONG mondialistes et anti-mondialistes ne se distinguent pratiquement pas. Or elles sont toutes contrôlées par la même oligarchie mondiale.

Le siège de la célèbre action «Occupy Wall-Street!» est situé dans la fondation américaino-canadien Adbusters Media Foundation à Vancouver, qui contrôle un certain nombre des médias imprimés et de sites Internet et possède sa propre chaîne de télévision.

Parmi les fondateurs de Adbusters Media Foundation, il y a George Soros, la main droite des Rothschild et le mentor politique de Barack Obama et Hillary Clinton. Les deux ont suivi dans leur jeunesse le programme spécial de formation «Les règles pour les radicaux» à l’école de Saul Alinsky, associé de Soros et élève du célèbre parrain de la Mafia Al Capone. (Hillary a soutenu le diplôme sur l’organisation des émeutes dans les ghettos des noirs).

III. La troisième des tendances modernes est la principale. C’est une tentative de synthèse dialectique des deux précédentes qui conduit au «nouvel ordre mondial».

La manière dont fonctionne cette fameuse triade dialectique de Georg Hegel dans «La grande politique» est démontrée dans les nombreuses œuvres du chercheur américain Anthony Sutton. C’est un guide pour tous ceux qui veulent vraiment comprendre la politique mondiale.

Qu’est-ce que le «nouvel ordre mondial» ? Voici la définition du dictionnaire encyclopédique international « Global Studies », publié par la Fondation Gorbatchev et la Fondation allemande Friedrich Ebert: «Le Nouvel Ordre Mondial – la notion idéologique et géopolitique … constitue la base politique du mondialisme et des vues du Conseil sur les relations étrangères (CFR), du club Bilderberg et de la Commission Trilatérale.»

Ce sont leurs propres paroles à ce sujet.

Quelles sont ces institutions énumérées dans la définition? Les institutions mondiales fermées:

– le Conseil sur les relations étrangères contrôle les élites de l’Amérique du Nord. Son lien avec l’Institut Royal des Affaires Internationales de Londres (Chatham House) par l’intermédiaire de l’OTAN jette un pont vers l’Europe;

– Bilderberg – l’ensemble des élites de l’Amérique du Nord et de l’Europe;

– La Commission trilatérale coopte en plus le Japon et l’Asie Pacifique.

En résulte une sorte de matriochka, au centre de laquelle se trouve la liaison CFR – Chatham House, autour de laquelle se combinent les Bilderbergs européens et les membres de la Commission trilatérale de portée déjà mondiale (mais sans la Russie).

Dans les années 2000 David Rockefeller a laissé échapper que l’essence du «Nouvel Ordre Mondial» consiste à remplacer le pouvoir d’état des gouvernements par le pouvoir privé de l’oligarchie mondiale cosmopolite.

C’est ce processus qui nous intéresse.

Premièrement, cela signifie que la définition la plus vraie pour la mondialisation est: un projet corporatif pour transformer l’ordre du monde.

Deuxièmement, avec la destruction des monarchies et des empires – c’était le sens caché de la Première guerre mondiale – le principe dynastique n’a pas disparu partout, mais les dynasties régnantes d’état ont été remplacées par les dynasties privées, ou celles d’affaires. Mais elles sont restés héréditaires et gouvernent par le biais de politiciens marionnettes, s’abritant derrière les slogans de «démocratie» et «droits de l’homme».

En 1965 Aurelio Peccei, futur fondateur du Club de Rome, a proposé ce que l’on a appelé le «plan mondial». Il a proposé l’intégration des Etats-Unis et de l’Europe en une «communauté atlantique» pour ensuite inclure dans ce processus l’URSS et ses alliés (rappelons-nous l’aveu de Gorbatchev).

Voici quelques extraits du plan:

– Seuls des peuples de l’Amérique du Nord et de l’Europe, agissant de concert (c’est à dire, étant uni sur la base Bilderberg – NdA), pourraient donner de l’élan à un changement de cap… Seule la coopération de tous les pays développés (équivalent de la Trilaterale – NdA)… permettra de garder le système mondial sur le chemin du développement civilisé… Les pays de l’Atlantique devraient s’unir pour cette fin;

– … Pour faire un plan mondial, il est nécessaire de renforcer les liens entre l’Europe et les Etats-Unis. … Sinon les Etats-Unis seront complètement isolés et étrangers au reste du monde, et ensuite chacun ira sur sa propre voie … Donc je considère le Partenariat de l’Atlantique associé à la création de l’Union européenne comme la base du plan mondial… La création de l’Union européenne, puis de la communauté atlantique, ne perdra pas son sens, même si l’unification de l’Europe prendra un long moment. Quand il y aura la communauté euro-américaine…, il restera deux régions intéressées par le développement et la prospérité conjoints : l’URSS avec l’Europe orientale et l’Amérique latine.

Fait frappant: parlant du «plan global» à la conférence intitulée «Le défi des années 70 au monde moderne» au Collège militaire national à Buenos Aires, 17 ans avant la conclusion du traité de Maastricht, Peccei parlait de «l’union européenne».

Il est clair qu’il n’était pas un visionnaire. Juste comme on dit, «il était proche du dossier».

Ici nous commençons à approcher le principal.

Le fondement idéologique du «plan global» est le concept de «développement durable», le Club de Rome étant créé à cette fin. C’est ce concept qui contient l’idéologie de la transformation de l’ordre mondial.

Le concept est basé sur l’interprétation dite «large» de l’écologie, permettant de pénétrer dans d’autres domaines – social, économique, politique et géopolitique, ainsi façonnant et mettant en œuvre des standards communs et des normes de comportement soi-disant «généralement admises».

Ceux à qui on les impose, se retrouvent en zugzwang:

– s’ils les suivent, ils sapent de leurs propres mains la souveraineté et l’indépendance de leurs pays;

– s’ils les ignorent, ils font l’objet de l’obstruction de la part de soi-disant «communauté internationale», dont l’opinion est formée et contrôlée par les médias occidentaux.

Normalement, la direction soviétique en tant que porteur de son propre projet global, n’avait pas eu se soucier d’une telle obstruction. Mais Gorbatchev qui a défait l’Union Soviétique avait clairement expliqué à tout le monde que pour fusionner avec l’Europe, on ne pouvait pas l’ignorer.

C’est justement l’écologie, selon Peccei, qui fut le «cheval de Troie» qui a contribué à entraîner notre pays dans une «convergence» des deux systèmes – en contournant la guerre froide. Aucune autre solution ne pouvait convenir idéologiquement et ne pouvait donc être acceptée par la direction soviétique. («La convergence» était la dénomination officielle pour l’imbrication et la connexion entre le capitalisme et le socialisme; dans la pratique, c’était un projet de l’absorption du socialisme par le capitalisme).

L’histoire du Club de Rome débute officiellement en 1969, bien que certaines sections aient commencé à apparaître dès le début des années 1960.

Conformément à l’approche de Rockefeller, on ne créait pas le Club de Rome en tant qu’organisme intergouvernemental formel, mais comme une réunion des personne privées, tels des «citoyens du monde», libres de toute responsabilité auprès de leurs états et peuples.

Pour une restructuration réussie de l’ordre mondial, on a engagé au club des scientifiques soviétiques éminents dirigés par l’académicien Jermaine Gvishiani, gendre de Kossyguine qui fut chef du gouvernement de l’URSS. C’était Kossyguine qui a prêté aux organisateurs du projet un soutien politique et organisationnel inestimable.

Vladimir Pavlenko, docteur en politologie, membre résidant de l’Académie de géopolitique

 

Traduit par Olga 

Source

Publié par Réseau International