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La fantaisie qui traduit le réel

Posté le 03/10/2023


Les nymphes, les moissonneurs et les chiens de chasse des films nous amènent à Shakespeare, à ses pièces Le Conte d’hiver et La Tempête. Le genre allégorique pour développer le sujet de la Providence n’est donc pas récent. L’auteur était certainement de « ceux qui savent ».

Quant aux chiens (les esprits les ont représentés), ils avaient des noms : Mountain, Silver, Fury, Tyrant.

Théâtre Globe de William Shakespeare, image gravéeThéâtre Globe de William Shakespeare, image gravée
Le mot globe vient du lat. globus qui désigne boule, demi-sphère, mais aussi masse, foule, groupe. Les tours de guet du théâtre peuvent rappeler ceci, du Conte d’hiver :

What dangers, by his Highness' fail of issue,

May drop upon his kingdom and devour

Incertain lookers-on.

Et puis,

LEONTES. No; if I mistake

In those foundations which I build upon,

The centre is not big enough to bear

A school-boy's top.

L’auteur compare la Terre à une toupie qui tourne autour de son pivot, centre, du lat. centrum et gr.
κέντρον – un axe, un point d’appui du compas pour dessiner un cercle, et aussi l’aiguillon du conducteur de bêtes de somme, la signification qu’on a déjà vue.

Et l’autre pièce, La Tempête. C’est Caliban qui dit :

He has brave utensils, — for so he calls them, —

Which, when he has a house, he’ll deck withal.

Prospero a les ustensiles. On se rappelle Genèse, 2, le début :

Καὶ συνετελέσθησαν ὁ οὐρανὸς καὶ ἡ γῆ καὶ πᾶς ὁ κόσμος αὐτῶν.

Et le ciel et la terre et tout leur entourage furent terminés.

(Puisque entourage convient mieux ici que le sens ordre du mot κόσμος.)

Le mot utensils a des équivalents, lat. armamenta et gr.
σκεύη (de σκεῦος).

Et ces paroles étonnantes de Prospero :

Our revels now are ended. These our actors,

As I foretold you, were all spirits and
Are melted into air, into thin air;
And like the baseless fabric of this vision,
The cloud-capped towers, the gorgeous palaces,
The solemn temples, the great globe itself,
Yea, all which it inherit, shall dissolve,
And, like this insubstantial pageant faded,
Leave not a rack behind. We are such stuff
As dreams are made on, and our little life
Is rounded with a sleep.

Un esprit nommé Ariel, avec l'aide des esprits mineurs, a réalisé toute la mise en scène dans l’île, conçue par Prospero. Enfin, apparu sous la forme d'une harpie, Ariel a prononcé un discours accusateur devant les ennemis de Pospero. «You are three men of sin, whom Destiny, That hath to instrument this lower world, And what is in ’t, ...  »

Son discours a été précédé par « a living drollery » (puppet show) : des personnages étranges (strange shapes) ont mis la table, mais personne n’a pu goûter les plats.

Alexandre Beliaev a écrit son roman « Ariel » en 1941. L’action se passe en Inde. Ariel était élève d’un internat dans lequel les maîtres mutilaient le mental des enfants enlevés de leurs familles. Un savant lui a conféré la capacité de voler, à titre d'expérience. Ariel ne manqua pas d’en profiter pour s’enfuir. Il a sauvé un petit garçon en l’emmenant avec lui. Ils ont trouvé refuge dans la hutte où vivaient un vieil homme et sa petite-fille. Ariel laissa le garçon chez eux et partit. Pendant ses errances, il rendait visite à ses amis. Il a aimé la jeune fille et a voulu l’épouser. Elle s’appelait Lolita.

Et que font les scientifiques ? Leur agent littéraire écrit une saleté intitulée de ce prénom féminin volé, en 1947, selon l’encyclopédie des personnages de fiction. Et ils ont fait du battage autour de la remise de prix, et finalement la saleté est connue au monde entier en guise de littérature, et l’agent rejoignit ses collègues supérieurs, les idéologues littéraires dont les citations remplissent le dictionnaire de la langue française. Et qui dans leur monde peut connaître le roman de Beliaev ?

L’école Dandarat d’où Ariel s'est échappé peut rappeler l’éducation de la planète (
πλανητός, de πλανάω) en général. Et surtout l’éducation actuelle qui est parvenue jusqu’aux « principes de la culture spirituelle » enseignés dans des bâtiments entourés de la clôture en fer avec une serrure électronique.

Si je dis tout cela, c’est comme une victime typique qui a vécu, décennie après décennie, mise dans le sac attaché, où il n’existe aucun sens, et donc, il n’y a rien à faire sinon imiter quelqu’un et ce qui « est considéré comme » prestigieux. Et je sais quel fut le mur aveugle qui a fermé le vrai. L’organe « Église » sur le modèle des cultes anciens sacrés-mystiques, et ensuite l’éducation, ont présenté Dieu comme inaccessible, et ont répandu l’idée : avec tous les progrès de la science, comment croire en ce qui est impossible à comprendre ? C’est stupide.

Et pourquoi impossible ? Il est possible de chercher à comprendre à l’aide de l’Écriture, en comparant. Et l’Évangile parle de l’adoption, et quel père laisserait ses enfants sans connaissances ?

Mais les croyants en chapeau écoutaient les messes et vénéraient le chapeau.

Le film La Rus initiale (1985) [1] montre les débuts de la future Russie en parallèle avec l’Empire byzantin du VIe siècle. L’entourage de l’empereur byzantin s’adressait à lui avec le titre « divin ». L’Empire romain s’était simplement déplacé à l’est et son augustus (saint, sacré) adopta la croix comme nouvel emblème efficace pour régner. L’empereur de ce monde a ainsi étouffé l’esprit de Dieu et a exporté le mensonge dans le monde entier.

Beliaev ne dépasse pas les limites des idées habituelles de l’époque. La forme de science-fiction lui a permis de donner certains indices sur la position réelle de la Terre et de ses habitants. En particulier, dans le roman dit d’anticipation « La lutte dans l’éther », où le narrateur s’est trouvé dans un observatoire aérien. Les héros du roman ont pénétré dans la ville des adversaires en traversant la terre, parce que la ville, qui était un immense immeuble, se trouvait de l'autre côté de la surface terrestre.  Les adversaires désignés ainsi comme « Américains » se sont avérés pourtant « de poids très faible » et rappellent donc les agresseurs du film américain The Matrix (1999). Il s’agit de la lutte spirituelle.

Et la petite histoire « Sésame, ouvre-toi » parle des servants robots qui avaient l’air convivial, mais avaient les démons dedans. Et les êtres humains qui marchent de nos jours la tête basse, le regard fixé sur le smartphone ? On dirait les boîtes plates à écran ont acquis les jambes et marchent dans les rues.

On trouve les indices pareils dans l’histoire d’Alexandre Grine « Le chasseur de rats », dans la description de l’immense bâtiment dévasté de la Banque centrale où on a laissé entrer le narrateur pour y passer la nuit. Si Beliaev écrit d’une manière simple, la prose de Grine est artistique. À l'époque de disette, après un grand changement de décors (l’histoire est écrite en 1924), l’homme affamé a trouvé une armoire fermée pleine de diverses denrées : biscottes, charcuteries, fromages, conserves, gâteaux, vins... quand il l’ouvrit, quelques rats ont sauté avec un couinement dégoûtant. Bien sûr, la trouvaille riche de vivres désigne dans le récit la nourriture spirituelle, notamment les œuvres du chœur. Les deux écrivains savaient le programme et semaient « le jour nocturne parmi les fenêtres noires », pour reprendre les mots de Grine.

Les auteurs se réfèrent parfois à « Faust » de Goethe. Je n’ai pu que lire le livre en russe, traduit par N. Kholodkovsky. Et Méphistophélès dit ceci : quand le Créateur avait précipité les anges déchus dans l’abîme brûlant, ils se mirent à souffler fort, et l’abîme fut rempli de gaz sulfureux, les murs de l’enfer ont craqué, toute la croûte terrestre s'est courbée, ici un gouffre, là une montagne, tout fut renversé, et les démons ont pu sortir de leur prison à l'air frais ; et de même, les gens ont ensuite mis tout à l’envers dans leurs conceptions, et tout cela était caché aux humains avant d’être révélé plus tard.

La scène du film ci-dessous, est-ce une issue inattendue que les scientifiques n’ont pas prévue quand ils ont fait la grande transmigration des peuples ? Squelette immortel (personnage de contes) volait sur le Dragon ardent, mais Ivan a détruit la bête. Alors Squelette immortel s’est rendu dans la mer chez l’Esprit des eaux pour demander la bouteille dans laquelle un djinn était maintenu prisonnier depuis mille ans, comme son maître l’a établi en regardant sa montre. Squelette a obtenu la bouteille avec le djinn et se réjouissait d’avance à ses futurs succès avec le nouvel assistant formidable. Mais...

Fragment du film « Sur le perron d’or, étaient assis... » (1986) [2]

L’Esprit des eaux se rasait en utilisant l’électricité du poisson torpille.

 

 

Amicalement

Olga de TdR