L’Évangile a apparu aux premiers siècles, et ceux qui le lisaient et comprenaient, devaient se demander, quel est le lien entre la parole de Dieu et la royauté parallèle qui s'établit ? Le deuxième roi était à l'origine plus important, il prétendait qu’il représentait Dieu. Le nouveau roi supplémentaire et sa curie accumulaient le personnel et les possessions.
Le roi permanent « prestige » a en ce temps-là utilisé le nom du Christ, et en changeant de déguisement, il devait finalement effacer le nom de Dieu de la mémoire des gens. Les imposteurs se sont proclamés successeurs des apôtres. La splendeur des habits masquait les escrocs qui faisaient le commerce de la rémission des péchés, les bandits, si l'on considère quel était l'objet de la vente.
Les lettres du cardinal Vissarion, celui qui a organisé le mariage du grand-prince Ivan III avec « la fille bien-aimée de l’Église romaine » Zoé Paléologue (comme l’appellent les documents officiels de la curie), témoignent de cette vente sans vergogne, de l’indulgence en proportion de l’argent, avec tous les odieux détails. Les papes et leurs serviteurs vendaient la rémission des péchés pour la participation dans leurs guerres contre la « religion opposée » qu’ils ont organisée au VIIe siècle. Le modèle pour introduire les « enseignements » se répète : par le biais des marchands, des riches, des mariages, des liens de parenté, et d’un prêtre d’une religion « moyenne ». Le dirigeant promis du monde a mis un chapeau avec une croix, l’esprit de discorde, puisque διάβολος vient de διαβάλλω, séparer, brouiller, calomnier...
Mais le moment venu, ce fut l’empire Byzantin qui se retrouva dans le rôle du centre opposé. La croisade de 1204 s’est retournée contre Constantinople, la ville a été cruellement dévastée, y compris la destruction des églises. L’empire byzantin a virtuellement disparu et ne s’est jamais rétablie, malgré la restitution de Constantinople en 1261 pour ce qu'on appelle la renaissance des Paléologue, analogue à la renaissance italienne, où les « beaux-arts » cachaient le retour à la vie païenne et débauchée. L’empire appelait ses empereurs « divin ».
Mais peu lisaient l’Évangile, on préférait une multitude d'interprétations à la source pure. Et si ce qui était contraire à Dieu a été accepté comme représentation, tout devait devenir le contraire du vrai.
L’essentiel de la séparation de Dieu a été réalisé au Moyen âge, avec l’humanisme-renaissance en Italie, quand ils ont fait renaître les auteurs païens de l’antiquité, ils les exaltaient, et on recherchait les manuscrits. On échangeait les noms contre les noms païens, on admirait les « beaux-arts » où les bandits étaient représentés, souvent avec leurs maîtresses, sur les fresques des églises dans les sujets bibliques : les papes, les empereurs « divins », et aussi le cardinal Vissarion et son protégé Thomas Paléologue, le père de Zoé, de la « pupille du saint-siège apostolique » selon les documents. Mais les apôtres n’ont jamais eu de saint-siège, seuls les imposteurs se sont fait le saint-siège.
La débauche, la sodomie accompagnaient la mode pour la philosophie ancienne. L’astrologie et la magie étaient largement répandues. Les escrocs ont fait de la vérité de Dieu un enseignement nommé « christianisme » et le comparaient avec d’autres enseignements pour le noyer dans des discussions sans fin. Ils encourageaient les sciences empiriques, la botanique, l’anatomie, et les mathématiques. Mais il fallait quelques siècles de plus pour pousser l’insolence « scientifique » jusqu’au niveau de Darwin.
Zoé Paléologue fut l’une des femmes italiennes de l’époque : l’une Sforza pour le roi polonais, l’autre Sforza pour l’empereur du « Saint-Empire romain germanique », Catherine de Médicis pour le roi français. La mère de Zoé, fille de Centurione II Zaccaria, appartenait à la lignée de marchands de Gênes. Thomas a pu épouser la catholique grâce à l'autorisation pour le mariage des princesses catholiques (pourvu qu’elles gardassent leur catholicisme) avec les Paléologue, donnée en 1418 par le pape d’alors en raison d’un mariage attendu. Zoé se trouvait dans l’entourage latin dès son enfance, le despotat de Morée (Péloponnèse) avait été sous la domination des francs-catholiques pendant longtemps. Son père Thomas Paléologue, lors du concile de Ferrara et de Florence, a soutenu l’union de son frère l’empereur Jean VIII Paléologue avec le pape et sa grande administration. L’empereur était aussi latinophile que ses prédécesseurs Michel VIII Paléologue et Jean V Paléologue.
Thomas Paléologue appartenait à la communauté grecque-latine ou helléniste organisée dans les deux parties de l’Empire romain, occidentale et orientale (byzantine). Les bavards leaders comme Georges Gémiste Pléthon à Mystras rassemblaient autour d’eux les agents comme Vissarion, le futur cardinal. L’un des Médicis en fit une académie à Florence. Quand on lit sur la famille Médicis, on a l’impression que l’humanisme et la renaissance, ce sont eux.
Et Thomas Paléologue n’a pris aucune part à la défense de Constantinople en 1453 et n’a envoyé aucune aide. Sa fille Zoé n’a jamais été à Constantinople, elle a grandi dans un milieu latin et latinophile et a passé sa jeunesse auprès de la cour du pape. La Byzance n’était pour elle qu’un récit, une légende.
Les adversaires sont connus pour des meurtres secrets, des empoisonnements, mais souvent, un simple déguisement était suffisant. Le cardinal Vissarion était Grec orthodoxe à Constantinople et catholique à Rome ; le médiateur-marieur Gian Battista della Volpe, qui tenait la frappe des monnaies pour le grand-prince Ivan III, était Ivan orthodoxe à Moscou et catholique à Rome ; de même, Zoé Paléologue, disciple du cardinal Vissarion, venue de la cour du pape, apparut comme Sofia (et avec un patronyme à la russe), chrétienne orthodoxe à Moscou.
L’ordre est venu avec la Paléologue, l’ordre du mal de ce monde. Bien sûr, cela n’est pas dû à une personne, ni à quelques personnes, mais la force adversaire s’est concentrée autour de ce mariage. Le grand-prince Ivan III et son entourage, après quelque hésitation, ont bien accepté la proposition du mariage venue de la curie du pape, signée par le cardinal Vissarion. « L'hérésie » dite de Novgorod et de Moscou a été préalablement lancée dans ces villes et des personnes haut placées, et appartenant à la cour du grand-prince, y étaient impliquées. Ivan III a visiblement favorisé les adeptes de l’hérésie, l’élévation des adeptes le prouve. Ils observaient extérieurement tous les rites orthodoxes, l’approche était sans doute le principal enseignement, de garder l’extérieur et remplacer le contenu.
Les étrangers sont arrivés avec la fiancée, mais surtout, ils ont afflué en grand nombre après le mariage. Artisans, ouvriers, artistes, médecins... Des villages entiers sont apparus, appelés d’après les « friags », de « francs » déformé, ce nom désignait les originaires des républiques maritimes italiennes et de leurs colonies de la mer Noire, et en général du sud de l’Europe. Les maîtres, les architectes et les ouvriers, construisaient les cathédrales et le Kremlin.
À la fin du XVe siècle et au début du XVIe, les sorciers et les astrologues ont inondé Moscou. Ils venaient de l’Europe, souvent avec les ambassades de l’Italie et des lands allemands, où ils étaient tenus en haute estime. Ils trouvaient à Moscou des adeptes et des disciples.
Et la langue a commencé à changer, comme auparavant en Byzance.
Le grand-prince Ivan III a institué la cérémonie du couronnement byzantine, selon laquelle l’empereur était déclaré saint, sanctifié pour régner. L’onction accompagnait le sacre du tsar. Pour la première fois, Ivan III a essayé le rite en 1489 sur son petit-fils Dmitry de sa première femme, qui cependant n’est pas devenu grand-prince. Mais en 1547, son petit-fils de la Paléologue, Ivan IV, est devenu le premier tsar officiellement sanctifié.
Le concile de Ferrara et de Florence du XV siècle, et un vaste débat monastique (on dirait un paradoxe) du XIV siècle « sur la connaissance de Dieu » en Byzance, et le concile et les discussions monastiques en Russie au sujet des possessions des monastères et de l’exécution des hérétiques au début du XVI siècle (les agents de l’ordre commençaient une dispute et ceux qui ne comprenaient pas leur répondaient), et les écrits théologiques des pères de l’Église, tout cet océan de mots masquait un simple fait, empêchait de regarder l’origine, quand on accepta l’administration appelée « Église » au lieu de la parole et de l’esprit de Dieu. En russe, même le mot spirituel signifiait « appartenant au clergé ». Et j’ai traduit il y a quelques années un article qui parlait du concile de Florence, j’ai traduit et j’ai écrit ici beaucoup de choses quand je ne comprenais rien.
Si les écrivains des annales russes disent que « la vie passe vite et tout y est passager et imaginaire » et appellent le monde « vain, passant et plein de tumultes », alors certains de nos ancêtres savaient que nous sommes ici dans une sorte de simulateur ou de chambre d’essai.
Saint Antoine et les tout premiers ermites ont fui ce qu’ils voyaient se produire. Mais dans les siècles suivants, les moines devenaient de plus en plus les sujets de l’Église. Au Moyen âge, les gens étaient soucieux du salut de l’âme, et de quelle façon ? Ils faisaient les dons aux monastères, « pour apaiser » lors des désastres, pour aider les pauvres, et... pour la recommandation ou la commémoration de l'âme. Ils croyaient en force des prières des « représentants autorisés », ils croyaient le mensonge. Faire des dons aux monastères était considéré comme un acte agréable à Dieu. La plupart des documents de donation au clergé disent que « la propriété est donnée à l’héritage des biens éternels, pour la commémoration de l’âme, pour le mémento perpétuel ».
Les monastères avaient de l’argent et pouvaient acheter les domaines chez d’autres personnes, et ils ont accumulé de vastes domaines. Les riches pouvaient y vivre dans le calme et garder leurs biens qui passaient au monastère après leur mort. Possesseurs des biens, les monastères les mettaient à la disposition des particuliers contre le gage de l’immobilier à intérêt, et la propriété passait le plus souvent au monastère. L’entrée dans les monastères, volontaire ou forcée, des personnes haut placées, enrichissait les couvents par les grosses contributions des princes et des boyards. Les supérieurs monastiques achetaient souvent leurs places pour l’argent et vivaient dans l’opulence, mais ne donnaient qu’à intérêt de l’argent et du pain à leurs paysans appauvris. Les monastères ont accumulé les richesses et sont devenus une sorte d’établissement de crédit, en Russie comme en Byzance et en Occident. Ils possédaient environ un tiers des terres. L’asservissement des paysans libres et la disparition des communes des paysans par ces moyens était déjà visible aux siècles XIIIe et XIVe.
Les biens étaient souvent acquis par des moyens illégaux. La corruption des mœurs, l’ivrognerie, la débauche, la sodomie accompagnait l’enrichissement des monastères. Et même le tsar Ivan IV a écrit dans l’une des lettres, « Beaucoup qui se sont chargés de paître et garder l’église, la ruinent, gaspillent le trésor des églises et des monastères pour leurs familles et pour la vie luxueuse et ne nourrissent pas les misérables et n’abritent pas les voyageurs. »
Et j’ai voulu trouver ce que signifiait « la commémoration perpétuelle » en échange des possessions données à un monastère. C’est la commémoration tant que le couvent existe. Le concile de 1551 l’a stipulé dans le chapitre 75. Les sites de certains monastères présentent encore aujourd'hui les tarifs de commémoration de l’âme. Par exemple, un monastère offre sur son site une gamme de mémentos, la commémoration de l’âme pendant 3 ou 5 ans ou perpétuellement, et il y a un bouton Ajouter au panier, comme dans une boutique en ligne.
Et toute la géante économie monastique a été construite sur un néant, sur le mensonge de la capacité héréditaire des prêtres. Les gens croyaient en « sainte Église » et ne cherchaient pas Dieu.
L’Église sanctifiait les monarques avec l’onction, les monarques sanctifiaient le progrès. Les monarques des différents pays étaient liés par les mariages et étaient parents, tous serviteurs de l’ordre. Même l’hymne anglais « Dieu, garde le roi » était commun aux monarchies, y compris la Russie avant l'apparition de la nouvelle version.
Ainsi les deux branches du pouvoir conjointes ont fait disparaître le nom de Dieu. Pierre Iᵉʳ a sanctifié toutes les manières européennes, Catherine II a sanctifié Voltaire. Les autres tsars étaient eux aussi « éduqués ». Et au début du XXe siècle, dans le troisième nid de la fausseté, les adversaires ont atteint un but important. On a dit que Dieu n’existait pas et que tout est apparu de façon spontanée et tout se passait spontanément sans aucun but. Et on établit l’éducation obligatoire, l’éducation qui repose tout entière sur un livre de l’agent de l’ordre Darwin. On a appris les gens à être fiers de la pensée rationnelle. Et ils ignoraient que les auteurs de la fausse Église et de la fausse science étaient les mêmes.
Tous les participants de ce siècle ont joué leurs rôles, les méchants ont joué leurs rôles méchants, comme jadis le pharaon égyptien à l’égard des Hébreux. Et pourquoi on a dû jouer les rôles ? Évidemment, pour que nous puissions voir ce qui s’est passé et comment, pour éveiller notre vision spirituelle.
Amicalement
Olga de TdR