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Le roi est faux-nommeur

Posté le 30/03/2022

 

Comment les humains ont été trompés dans leur ensemble ? La réponse la plus courte est de dire : le mensonge a été appelé « science ». Il a fallu certes une condition indispensable, il était nécessaire qu’on n’ait jamais parlé du satan comme dirigeant du mystère de l'iniquité. L’Église a assuré le silence à ce sujet. Et si l’on ignore le satan, on reste toujours entre ses mains et choisit entre ses groupes et personnages.

 

Le satan a volé le mot église – l’assemblée des fidèles, et l’a remplacé par l’Église comme siège des dignitaires qui se sont proclamés apostoliques. Ainsi le Christ a été confondu avec un chapeau doré, confondu et puis remplacé.

 

Comme les persécutions sanglantes des chrétiens ne faisaient qu’augmenter leur nombre, le gouverneur de ce monde a dit : plus de persécutions ! Tous seront chrétiens par voie administrative. On organise un empire chrétien. L’organisateur savait très bien qu’avec le temps, il transformerait sans difficulté l’empire administrativement chrétien en empire administrativement anti-chrétien. En effet, l’empire a d’abord déclaré la tolérance religieuse et puis a fait disparaître Dieu. Dès le début, l’administration ecclésiastique était la main gauche du satan pour bénir et sanctifier tous les mensonges de la main droite – du pouvoir royal ou impérial.

 

Les deux mains n’étaient point nouvelles : dans la Rome antique, « Numa remplissait, dit Tite-Live, la plupart des fonctions sacerdotales, mais il prévit que ses successeurs, ayant souvent des guerres à soutenir, ne pourraient toujours vaquer au soin des sacrifices, et il institua les flamines pour remplacer les rois, quand ceux-ci seraient absents de Rome. Ainsi, le sacerdoce romain n'était qu'une sorte d'émanation de la royauté primitive. » (F. de Coulanges, la Cité antique)

 

Si la vie intérieure ecclésiastique n’est pas visible, pourtant, son attitude et son activité, les conséquences et les résultats, tout cela est à la vue de tous. Alors on peut voir que la main gauche du satan ou l’Église bénit le « globe terrestre » et ainsi avilit la Bible. Elle bénit silencieusement la soi-disant philosophie diffusée par la main droite, donc l’annihilation de la vérité et de la foi chrétienne.

 

Déguisé, le satan a pu produire des Copernic et des Dante et feindre d’interdire leurs produits « philosophiques et scientifiques » d’une main et les diffuser et endoctriner de l’autre. Un roman anglais, le roman de G. K. Chesterton Le retour de don Quichotte témoigne de trois grands noms du XIXe siècle : Galilée, Bruno, Darwin. Ce n'était pas compliqué d’établir la religion de singe, si ? Quelques noms italiens et un anglais ont suffi. L’auteur a fait aussi remarquer que « l’éducation consiste justement à apprendre des choses et ne poser plus de questions ».

 

L’image du monde a ainsi été changé, les humains ne savaient plus qui ils étaient et d’où ils venaient. Désormais, la petite enfance finie, le jeune homme se trouve dans un environnement composé de réflexes conditionnés : il imite les autres, l’environnement lui indique des modèles convoités à imiter, il est un nouveau sujet du roi Satan. Dans un récit poignant d’Anton Tchekhov, quelqu’un dit : « Les gens n’ont pas de conscience parce qu’ils ne savent pas s'il y a bien Dieu, ou pas ».

 

L’Église a non seulement béni le mensonge appelé philosophie et science, mais est devenue elle-même scientifique avec ses nouvelles académies et séminaires destinés à produire des mélanges infernaux qui remplient maintenant les sites avec des noms chrétiens. Le premier rôle de l’Église était de sanctifier les actions de la main droite : le tsar a été déclaré oint de Dieu, de même que les empereurs romains depuis Octave Auguste ont eu le titre sacré augustus (sanctius et reverentius). Son deuxième rôle était d’enseigner une bonne morale et mettre de côté la vérité énoncée dans l’Écriture sainte pour céder la place au mensonge-science.

 

Un opus qui traite d’un autre opus sataniste, une thèse pour le doctorat de F. Ozanam sur la philosophie de Dante, prouve que le satan a formé son monde comme une boule de neige. Et penser que des promotions entières des universités « étudiaient sérieusement » tous ces charabias des Kant de tout poil ! Voici donc ce que dit le chevalier d'industrie, le dantiste : « ... car l'hypothèse d'une déception universelle, qui envelopperait le genre humain dans un invincible aveuglement, serait un blasphème horrible à prononcer. »  J’ai rencontré la citation dans une encyclopédie.

 

Dès que l’empire romain s’établit au moyen âge en France, en Europe et en Russie, le monde se trouve sous la gouvernance commune. Les guerres entre les états virtuels étaient cependant bien réelles, la destruction liée aux guerres rendait le monde homogène. Est-ce dur ? Mais le Père nous a donné la chose la plus précieuse, la liberté. Et si nous sommes tellement attachés aux titres... Tant que nous courons après les humains, nous courons après le satan, qui en profite.

 

Mais on dirait : l’Église orientale a accumulé tant de bonnes choses ! Et les évêques de l’époque moderne, les saints évêques Ignace, Théophane, Jean de Kronstadt, d’autres honnêtes membres du clergé ? Mais ils ont été pris sous le chapeau. Ils croyaient en chapeau et ils croyaient le mensonge appelé science. L’Église acceptait volontiers les clercs sincères, ceux-ci lui apportaient gratuitement toutes les apparences naturelles. Aussi constituaient-ils une remorque attachée à une locomotive. Ils étaient pris en otage, les révolutions détruisaient la remorque et renforçaient la locomotive. Et certains d’entre eux ont dit, « la corruption de toute l’Église est permise par Dieu, mais ceux qui veulent se sauver, le peuvent toujours ». Et nul n’a jamais dit : regardez ce que l’Église fait, c’est un ennemi de la vérité !

 

***

Il y a 600 ans, l’Université de Paris a brûlé Jeanne la Pucelle. Voilà la science. Une bande de théologiens dirigée par l’évêque Cochon, licencié en droit canon. Je viens de l’apprendre du livre Jeanne d’Arc de R. Pernoud et M.-V. Clin, le livre traduit, paru à Moscou en 1992. Le nom du père paysan était en fait Darc, les menteurs ont modifié le nom plus tard.

 

Maintenant on voit comment l’Europe est devenue éclairée, et ensuite la Russie. L’Université de Paris a brûlé la Pucelle pour avoir dit la vérité. Les serviteurs du satan allaient lancer les philosophes et abolir le vrai Dieu, donc ils avaient besoin d'éliminer vite un témoin de Dieu qui avait prophétisé et effectué des actes extraordinaires.

 

Les criminels aux chapeaux honorifiques ont livré la Pucelle au supplice sous le règne du pape Eugène IV (celui qui tenta plus tard l’union de Florence). Pouchkine a fait sa Tatiana presque répéter la réponse de Jeanne à un ennemi : « J’ai prêté serment à un autre et je resterai fidèle  à mon serment » (chapitre V du livre, Compiègne). Pour cela, et pour « un crâne sur le cou d’oie portant un bonnet rouge »  qui tournoie parmi les membres du gouvernement de la cabane, dans le rêve de Tatiana... la main d’un Onéguine étranger devait certes tuer Pouchkine. Et le poète a pris sa croix et a pris sans doute une couronne du martyre.

 

***

Le siège romain, se proclamant successeur de l’apôtre Pierre, a ainsi présenté l’apôtre comme un intendant avec un trousseau de clefs, a détaché les ouailles de l'Esprit et les a attachées à la terre. Le pontificat a poursuivi son culte païen établi de longue date en l’embellissant avec les attributs chrétiens. Les ouailles vénéraient la curie (ensemble des administrations qui constituent la Cour de Rome, le gouvernement pontifical, selon le dictionnaire) ou l’empire romain. Aussi étaient-ils condamnés à choisir entre ses personnages et groupes : hérésies, ordres, protestants ; le support « chrétien » ensuite enlevé, ils furent appelés  les partis politiques. La rivalité entre eux était une force motrice pour conduire le train vers la destination.

 

Ce qui s’appelle catholique ne fut pas entièrement pourri d’un seul coup, il y avait dans un premier temps les saints évêques Irénée de Lyon, Grégoire de Tours et d’autres. Et lorsque la bande des puissants a condamné la Pucelle, quelques-uns de la remorque se prononcèrent en sa faveur, mais furent étouffés par la locomotive.

 

Avec le consentement de l’Église, l’iniquité a été légitimée, le mensonge a reçu tous les titres honorifiques. Dieu a été remplacé par les philosophes Galilée et Bruno. Après la période « Dieu n’existe pas », le satan a fait sa main gauche revenir sur scène : puisque les gens ne savaient  maintenant rien au sujet de Dieu, ils étaient prêts à absorber un faux, une culture orthodoxe sur les sites, et les enfants, à l’école. (Voir le conseil de médecins qui voulait  guérir Bouratino dans le film.)

 

La main droite du satan, le pouvoir impérial ou exécutif, a nommé le mensonge philosophie et science. La main gauche, l’Église, a béni la tromperie. Avec les deux mains, le satan a pu transférer le genre humain dans son monde factice où l’on vénère des noms prestigieux. Il n’y a pas de traître : au départ, un organe directeur faisant partie du pouvoir a été appelé Église. L’imposture, c’est son rôle dès le début. Plutôt, les yeux fermés sont à blâmer.

 

 

Amicalement

Olga de TdR