Aladdin est allé à la recherche de la lampe magique dans « l’ombre de la ville et la ville des ombres ». Et cette ville a été « allumée » et est apparue à l’intérieur d’une charpente vide (La lampe magique d’Aladdin (1966), [1]).
On peut comprendre « l’ombre de la ville » par rapport à la Terre, mais la ville des ombres ?
Selon Genèse, 2, Adam a été prévenu : dès le jour où vous mangez de cet arbre, vous vous livrerez à la mort. Et ils furent exilés dans le lieu de l’épreuve et de la tentation. Et ce lieu ressemble à la pomme, ses appas sont jolis et doux, mais contiennent du poison, à force du code changé. La langue a été altérée avec le temps, et maintenant les gens pensent que mourir, c’est cesser d’exister. Et s’ils savaient que « la mort » veut dire passer dans un autre lieu, ils vivraient une tout autre vie.
Et puisque selon certains films, on est au sein d’un « système automatisé », il est possible de recourir aux termes de l’informatique. Si l’on rapproche le mot biblique « cœur » au cœur de processeur ? Et puis, nous avons la mémoire. Quand Jacob dit, dans Genèse, 30, « ma justice m’exaucera le jour de demain au sujet de ma récompense en face de toi... » (v. 33), cela signifie probablement que sa mémoire sera un témoin. Le péché est une faute, une erreur (de peccatum), et un programme, comme tel, élimine ou filtre les erreurs.
Dans le film d’où est la scène suivante, Squelette immortel est replet, un maître sûr de soi dans son palais, entouré de servants qui, entièrement couverts d’armure, paraissent mécaniques. Il s’amusait à jouer avec les visiteurs en mettant en jeu sa mort, qui se trouve, comme disent les contes, dans un œuf en cristal, dans un coffret. Mais le coffret était faux, Squelette trompait les crédules et les transformait en arbres secs. Et ils ont aidé à voir où était la vraie mort de Squelette. La princesse se rappela les paroles : « sa mort est à la vue de tous, mais personne ne la voit » et a prié les arbres secs de confirmer.
Le coffret automoteur. Fragment du film « Après la pluie, le jeudi » (1985) [2]
La mort de Squelette est à l’intérieur de nous, non pas à l’extérieur. Avoir un bon cœur est la vraie vie qui ne finit pas.
À croire les films, les êtres artificiels ou non-humains font partie de l’entourage de la Terre. Alors, dans quelle proportion ? Deux films américains parlent des hommes-hologrammes. Le premier est Hologram man (1995). J’ai regardé le film malgré les tirs incessants et la scène de lit au début, parce que les hologrammes m’intéressaient. Il faut féliciter le « starring », le héros et son amie sont bons, et les autres. Le deuxième, Escape from L.A. (1996), utilise l’imagerie générée par ordinateur. Au milieu du film, Snake dit : « Le futur, c’est ce qui est maintenant ». À la fin, la fille du président, Utopie, s’exclama : « Il l'a fait ! Il a désactivé le monde ! » Cela veut dire qu’il a désactivé l’entourage avec les ustensiles (κόσμος). Et le héros dit : « Bienvenue à l’humanité ».
Les thrillers américains sont durs, mais il y a certes autre chose, le voici : Searching for Bobby Fischer (1993).
L'imagerie par ordinateur, est-ce seulement dans les films ? Un tour de magie insolite apparaît dans le film L’Illusionniste (1967) [3, 23ᵉ minute]. L’enquêteur a soupçonné l’homme de vol et l’a convoqué pour interroger, en disant : « pendant votre spectacle, vous avez servi du vin aux étudiants, au moins quatre bouteilles ». Il posait des questions ; soudain, une bouteille de vin surgit devant lui sur la table, et puis trois autres. Ensuite, l'interrogé ouvrit sa mallette, y mit les bouteilles et partit. Et le film va son train. L’homme est illusionniste, oui, mais il est un artiste de variétés ordinaire, membre du collectif artistique, et le truc improvisé eut lieu dans le bureau de l’enquêteur. Le film n’est pas un conte, il parle de la vie quotidienne de l’époque. Donc, que veut dire cet épisode étrange...
Un homme prenait son petit repas pendant la pause déjeuner (il était coiffeur) sur un banc du parc. Un reflet de soleil lui a indiqué un objet brillant sur la pelouse. Il s’est approché et a vu un étui à cigarettes en or, incrusté de pierres précieuses. Évidemment, il appartenait à l’émir qui était en visite à Moscou et l’a perdu lors de la cérémonie dans le jardin public tout à l’heure. L’homme allait emmener l’objet précieux à l'ambassade. Et là, quelqu’un apparut derrière lui. L’inconnu a proposé de faire en sorte qu’ils fussent récompensés pour la trouvaille. « Vous n’avez pas honte ? » dit l'autre, « L’homme a planté l'arbre d’amitié ! Il est notre cher invité... » « Mais l’étui est lui aussi cher ! », répliqua l’homme de chair. « Un naïf », conclut-il.
L’arbre d’amitié. Image du film « Le menteur incorrigible » (1973) [4]
Ivan le soldat a vaincu le monstre, il l’a vaincu avec l’aide des amis (en particulier, un fakir produisait des mirages de distraction, des figures chantantes et dansantes), mais il a été blessé et mourait. Un médecin a dit : « Chacun a un peu d’eau vivante que nos ancêtres nous ont laissée pour un cas extrême. Je crois que c'est maintenant ce cas. Allons collecter l’eau pour Ivan ». Et une voix ambiante murmurait à chacun : « Garde l’eau, conserve-là pour toi, tu en auras besoin, elle est à toi... », et les gens l’écoutaient, pensifs. Et puis, tous les gens ont donné de l’eau vivante qu’ils avaient, pour leur sauveur Ivan. Tout à coup, arrive Thomas, le frère de Ivan et son rival. On lui a dit que Ivan était mourant, qu’on a fait la collecte d’eau vivante et il manquait encore deux gouttes.
Fragment du film « Un, deux, le malheur n'est pas grave » (1988) [5]
La vie ici-bas est faite comme un négatif dans le sens photographique. L’épreuve négative est une image sur laquelle les parties lumineuses de l’objet sont sombres, et inversement. Mais quant aux ombres, ce n’est pas clair.
Et comment l’ensemble des films a-t-il été créé, qui s'accordent tellement bien ?
Amicalement
Olga de TdR