Alexandre Pouchkine a écrit le drame Mozart et Salieri en 1830. Il s’ouvre par la déclaration de Salieri : « Tout le monde dit, il n’y a pas de justice sur terre. Mais elle n’est pas là-haut non plus. »
Salieri, vaniteux, cherchait à convertir sa passion pour la musique en gloire. Il s’est fait artisan, il a mis l'artisanat comme marchepied pour l'art : « J’ai tué les sons, j’ai disséqué la musique comme un cadavre, j'ai analysé l’harmonie par l’algèbre », avant de commencer à composer de la musique. Salieri vivait paisiblement, heureux de ses succès et ceux des collègues, et n’était pas envieux. La jalousie s'empara de lui quand il a vu le génie illuminer, hors de toute justice, non pas celui qui travaille d'arrache-pied, mais « un fou, un oisif ». Ô Mozart, Mozart ! Salieri admire la nouvelle petite pièce que Mozart lui apporta : « Quelle profondeur ! Quelle audace et quelle grâce ! Tu es un dieu, Mozart, sans le savoir toi-même ; Moi, je le sais ».
Ce n’est pas qu’il ait voulu « rétablir la justice ». Salieri donne une explication exacte de son acte de meurtre.
Non, je ne peux plus résister
À mon destin : je suis choisi
Pour l’arrêter – sinon nous sommes perdus,
Nous tous, les prêtres, ministres de la musique,
Non pas moi seul avec ma gloire sourde...
Quelle est l'utilité si Mozart sera en vie
Et atteindra une nouvelle hauteur ?
Par cela élèvera-t-il l’art ? Non ;
L’art retombera quand il disparaîtra :
Il ne nous laissera pas un héritier.
Quels sont ses bienfaits ? Tel un chérubin,
Il nous apporta quelques chants de paradis,
Pour soulever un désir sans ailes
En nous, enfants de l’argile, et s’envoler ensuite !
Envole-toi donc ! et le plus tôt, le mieux.
Et en effet, Mozart admet plus tard :
Nous sommes peu nombreux, élus, oisifs heureux,
Qui négligent l'utilité méprisable,
Les prêtres du seul, du beau.
Au déjeuner dans la taverne, la question a été soulevée, si un génie peut faire un crime. Et voici les paroles finales de Salieri, quand il a déjà mis du poison dans le verre de Mozart.
Tu vas t’endormir
Pour longtemps, Mozart ! mais est-ce qu’il a raison,
Et ne suis-je pas génie ? Le génie et le crime,
Deux choses incompatibles. Ce n’est pas vrai :
Et Buonarroti ? Ou est-ce une fable
De la foule bête, insensée – et le créateur du Vatican
N’était pas assassin ?
Ces mots clarifient le commencement, où Salieri dit « J’ai tué les sons, j’ai disséqué la musique comme un cadavre... », qui pourrait paraître étrange. Selon le récit bien répandu, Michelangelo Buonarroti a tué son modèle, un jeune homme, pour copier ses angoisses dans la peinture de la crucifixion, ce qui se reflète dans certaines sources littéraires.
Et lorsque vous abordez ce sujet, vous voyez aussitôt l’homicide dans le sens général. Les fesses nues, les formes opulentes sans vêtements (certaines formes nues ont été « vêtues » plus tard), tout cela a été déclaré beau. Non pas l’homme qui porte une étincelle Divine, mais l’homme-bête fut présenté comme objet d’admiration. L’artiste charcutier a été proclamé génie, ainsi que ses homologues.
Si une personne qui est loin d'art voit la statue appelée « David », elle poserait la question : lequel ? « La statue haute de quatre mètres a été faite par ordre du gouvernement de la république de Florence », dit l’encyclopédie. Mais à l’époque où l’organe Église était gouvernant, comment était-il possible de ne pas voir que la statue représente un Goliath, plutôt que David ? Le futur roi d’Israël était jeune garçon, le plus jeune de huit fils d’Isaï, quand il a combattu l’étranger Goliath venu de la ville philistine de Geth. Car Dieu était avec le petit berger David.
Les étrangers (ἀλλόφυλοι) luttaient contre Israël (1 Rois, ou 1 Sam.) J’ai voulu voir les étrangers dans les traductions françaises, mais au lieu de tous les étrangers du texte grec, figurent « les Philistins », et cela vient de la Bible en latin. La même chose dans le livre des Juges. Dans les autres livres, Lévitique, Nombres, Deutéronome, ils disent « étranger » pour le mot προσήλυτος, qui désigne un nouveau venu, un néophyte, donc le sens du mot est tout autre. C’est que les traductions sont faites par les étrangers. J’ai regardé le texte grec du chapitre 17 qui parle du combat, et j’ai vu une brèche béante à la place des versets 12 à 31, et aussi 41e et 55 à 58. Heureusement, tous les versets sont en place dans le texte slavon. Le verset 23 expose la différence entre Philistin et étranger : « Goliath, un Philistin de Geth, est sorti des camps étrangers... » Le 41e, comme le 7e, dit que devant Goliath, marchait le porteur de ses armes (ὅπλον). Et dans la traduction française, « porteur du bouclier ».
Les étrangers, quelle que soit leur origine, sont des êtres qui portent l’esprit hostile à Dieu, puisqu’ils ont négligé la dominance du Créateur. Et c’est sans doute l’esprit qui est le porteur d’armes de Goliath. Avec l’art de la chair de l’époque de la grande chute, qu’ils ont appelée la renaissance avec une majuscule, les étrangers ont « refait » la Bible. Les étrangers ont falsifié le texte de la Bible et ont ainsi caché leur existence, et ont proclamé l’égalité. Selon l’Évangile (Lc. 16), ici-bas, nous sommes dans ce qui est d'autrui, étranger (ἀλλότριος). Et presque toute recherche en ligne ne montre-t-elle pas qu’on est sur la planète occupée par les étrangers ? Buonarroti s’inscrit dans la logique de la « croisade » séculière.
Et le texte hébreu ? Mais c’est le peuple élu qui fut la première victime des étrangers. Cela est dit explicitement dans Ésaïe, 2 : « Et maintenant, la maison de Jacob, suivons la lumière du Seigneur. Car Son peuple a délaissé la maison d’Israël, puisque comme au début, son pays se remplit de divinations à l’instar du pays des étrangers, et ils ont eu beaucoup d’enfants étrangers. » (v. 5 et 6).
Et ce mot hébreu, étranger (Strong’s H5237, foreign, alien) a été remplacé par « Philistins », ce qui est repris par la Vulgate, et par endroits, par la Bible en slavon. Mais on a le texte grec des LXX, bien qu’il y ait des trous, des endroits volés.
D’abord, l’Église appartenant aux étrangers a remplacé Dieu par la vénération du chapeau. La chute connue comme « renaissance » représente un tournant : pour la première fois, le chapeau à vénérer a été transmis de l’organe Église aux artistes, pour passer ensuite aux philosophes, scientifiques, politiciens.
« Les idées du néoplatonisme ont eu une forte influence sur la vision du monde de Michelangelo », prétend l’encyclopédie des arts. Quand on consulte les encyclopédies sur le néoplatonisme, cela donne l’impression d’une seule bande de voyous, les artistes, les tresseurs de mots appelés philosophes, et l’encyclopédie elle-même. Plus certains Médici sur ce fond.
Pauvre Salieri ! Il était entièrement en proie à la mode et observait les modèles approuvés. Buonarroti n’était pas génie, mais a été proclamé génie, et Salieri ne voulait pas voir la différence. Il voyait dans Mozart, comme dans un miroir pur, sa fausseté et sa conscience malade. Et il a brisé le miroir.
Un Caïn exalté, et appelé, en français, Michel-Ange ? Toute la culture d’aujourd’hui repose sur la dite renaissance. Les étages révolutionnaires suivants ont été érigés sur cette base. Et donc, l’éducation moderne est basée sur l’avilissement de l’homme et sur le mensonge.
Et les étrangers, et tous les Salieri leurs captifs, peuvent voir que le mensonge, même s’il dure très longtemps, se dévoile et prend fin tôt ou tard.
Amicalement
Olga de TdR