23/06/2017
Soljenitsyne, le classique du mensonge et de la trahison
Ci-dessous sont des fragments de l’article ample et détaillé en deux parties
Le but de mes réflexions sur Soljenitsyne est de le révéler comme un homme malhonnête, ignoble, trompeur, même si beaucoup de ces faits sont depuis longtemps divulgués et ne feront pas une sensation pour le lecteur. Cependant, il est évident que de nos jours, on fourre la société aux mythes inouïs sur Soljenitsyne, basés sur les mensonges sans vergogne et l'ignorance. Et aujourd'hui, lorsque les fonctionnaires au pouvoir de l'histoire, de la culture et de l'éducation essaient, par tous les moyens, de faire revivre la « grandeur » de ce « génie » rejeté par le public et les autorités soviétiques, l'essentiel est d'aider à se débarrasser des mythes artificiellement créés autour du « grand prophète ». Peut-être que mes pensées aideront les personnes égarées dans les estimations de l'importance de cet homme à évaluer objectivement sa personnalité et les dégâts énormes qu'il causa à l'histoire nationale, à la littérature, au peuple russe et à la Russie en général.
Il est clair à tout le monde que de nombreuses réalisations et positions de la patrie socialiste qu'était l'Union Soviétique, sont injustement rejetées, oubliées, calomniées. Que de bobards sur le système de planification soviétique, sur les plans quinquennaux historiques... On essaie de tout couvrir du slogan « le marché lui-même mettra les priorités nécessaires », « le marché va tout régler ». Et maintenant, 20 ans plus tard, on en revint, on comprit qu'il est impossible de survivre sans planification du développement du pays. Et on se mit à utiliser des « feuilles de route » abstruses sur le modèle américain.
En Russie post-soviétique on n'a même pas reconnu la vérité évidente sur le système soviétique de l'éducation et de la science meilleur dans le monde. On introduit « le système de Bologne » et « examen d'État unifié » qui sont étrangers à notre société. Le système de santé publique est remplacé par le « service médical » commercial des hôpitaux et des cliniques ; leur destruction et vente continuent.
Se démarque le slogan créé par Soljenitsyne et diffusé avec un énorme soutien à l'Ouest et maintenant en Russie : « l'Archipel du GOULAG ».
Par la création de ce slogan, Soljenitsyne a délibérément fait une contribution personnelle à la destruction du grand État soviétique, comparable aux armes de destruction massive. La destruction catastrophique de l'Union Soviétique apporta des souffrances, des guerres et la mort prématurée aux dizaines de millions d'anciens citoyens soviétiques. Ces pertes massives sont, dans une large mesure, sur la conscience de Soljenitsyne, qui est devenu lauréat du prix Nobel justement pour ceci et non pas pour les « exploits littéraires », quoi qu'en disent à ce sujet ses « bienfaiteurs ».
De nombreux gens sensés disent qu'en Allemagne, par exemple, n'y eut pas d’auteur allemand, qui aurait stigmatisé, urbi et orbi, les Allemands pour les atrocités de la Seconde guerre mondiale. En Amérique, il n'y eut personne qui aurait appelé les Yankees à faire un acte de contrition pour de nombreux épisodes les plus violents de la destruction massive et de la guerre chimique en Asie du Sud-Est et pour l'assassinat à sang-froid de millions des gens sans protection en Afrique, au Moyen-Orient, sans parler du bombardement atomique du Japon. Il n’existe pas d’auteur qui aurait maudit tout le peuple chinois, Mao Zedong et la Chine pour des dizaines de millions de victimes de la révolution culturelle. Mais en Russie, un écrivain apparut qui maudit son pays pour le socialisme, pour le développement et l'enrichissement du pays et de ses peuples, qui exigeait une repentance pour la grande Victoire sur le mal du monde, le nazisme hitlérien. De plus, il appela les forces de l'impérialisme international à détruire son pays d'origine parce que le pouvoir soviétique ne lui plaisait pas, à lui Soljenitsyne et aux renégats du même genre !
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Soljenitsyne sait bien (impossible de ne pas savoir !) que des lettres du front sont censurés, mais il non seulement « critique Staline », comme dit lui-même, mais dans ses nombreuses correspondances, il écrit comment après la victoire, il va diriger « une guerre après la guerre ». Et il garde dans sa pochette la « Résolution № 1 » qui dit : « Notre tâche est la suivante : la détermination du moment de la transition vers l'action pour porter un coup décisif à la superstructure idéologique réactionnaire d'après-guerre. L'accomplissement de toutes ces tâches est impossible sans organisation. Il faut trouver des constructeurs actifs du socialisme avec lesquels il est possible de trouver un terrain d'entente ; il faut sonder comment et quand le faire ».
Sans aucune exagération, c'était un document confirmant la naissance d'un groupe ennemi qui semblait être bien organisé. Ce n'étaient pas de simples « malédictions antistaliniens » ou simple critique du généralissime de la part d'un certain officier d'artillerie subalterne. C'était de même niveau comme si le commandant de la batterie gardait chez soi Mein Kampf et le portrait d'Hitler. Son destinataire Nikolaï Vitkevitch (présenté par son ami scolaire Soljenitsyne comme un complice) avoue : « Eh bien, pas de raison pour se vexer d'avoir reçu l'emprisonnement. Pensez-y, un capitaine de 26 ans blâme le Commandant suprême pendant la guerre ! Et cela dans la correspondance militaire, en connaissance de cause qu'elle soit soumise au contrôle de la censure ».
L'officier Soljenitsyne non seulement « critiquait » Staline, ses lettres étaient de caractère explicitement antisoviétique et représentaient une preuve documentaire de l'activité visant à renverser le régime soviétique. Ce fut « un mouvement sournois » pour être délibérément inculpé selon l'article 58 du Code criminel, en même temps évitant le pire, un bataillon disciplinaire, car on n'y envoyait pas des condamnés selon le 58e. Et bien sûr, pour exclure le déplacement possible de la calme batterie de l'intelligence sonore, située à l'arrière de l'armée, dans une batterie de feu avec les pièces d'artillerie et la ligne du feu bien réelles. On employait souvent une telle roque sur le front, surtout au cours des six derniers mois de la guerre. À ce temps-là, notre bataillon disciplinaire accueillait aux postes de commandement des officiers des troupes de soutien. Et Soljenitsyne à ce moment diffuse, aux divers secteurs postaux et villes du pays, des textes en clair sur « le groupe qui, après la guerre, sera occupée du renversement de Staline et du régime soviétique ». Des amis scolaires, un compagnon de voyage occasionnel, et même sa propre femme, reçoivent ces lettres. Ainsi se produit un effet d’un vaste réseau d'anti-staliniens et anti-soviétiques.
D'après les paroles de ses amis d'école Kirill Simonian et Nikolaï Vitkevitch, principaux destinataires de Soljenitsyne, on peut voir que lors de l'enquête, il les « livra » tous - Vitkievitch, qui prétendument, « depuis 1940, menait systématiquement une agitation antisoviétique », et son ami aussi proche Simonian, « un ennemi du peuple, qui reste libre on ne sait pas pourquoi ». Il pointa comme ses complices, comme membres du « groupe opérationnel de cinq personnes », même sa femme Natalia Rechetovskaya, son amie d'école Lydia Ejerets et un marin Vlasov, compagnon occasionnel de voyage en train.
Après l'exaltation débridée de Soljenitsyne à l'époque de Khrouchev et puis de Gorbatchev et la reconnaissance actuelle de son « messianisme », beaucoup de choses sont devenues plus claires. Maintenant, il n'est plus considéré de mauvais ton de parler que « le messie de toute la Russie » collaborait à fond avec l'enquête. Il collaborait carrément et explicitement avec ces mêmes services de renseignement « de Goulag » qu'il écrase par ses « preuves » et « observations », exposant en détail leurs « atrocités ». Une telle « coopération » est très bienvenue de nos jours aussi, ce qui permet aux autorités judiciaires de condamner les « collaborateurs » avec sursis. Soljenitsyne racontait dans ses écrits des horreurs des camps soviétiques, mais lui-même, il s'en sortit assez bien - il reçut huit ans. Pour l'époque, c'était un temps d'emprisonnement très court pour l'ensemble de deux articles, dont 58.11 (création d'un groupe antisoviétique) était plus fort que le simple 58.10 « sans confiscation des biens et la privation de récompenses ».
Il se trouve que, vu sa capacité de dénoncer facilement ses amis et de transférer sur eux ses péchés, Soljenitsyne fut, sans beaucoup de pression, recruté, et le futur lauréat du prix Nobel s'est engagé à la collaboration. Il est évident qu'il reçut seulement huit ans comme un mouchard [et passa la moité du délai d'emprisonnement dans un environnement favorable de dites charachka, bureaux d'études fermés, comme c'est décrit ultérieurement].
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Il est incontestable qu'aucun d'auteurs de l'époque soviétique n'a causé de tels énormes dommages à la réputation de l'Union Soviétique et de tel préjudice à la Russie, que Soljenitsyne. Toute l'Europe lisait les livres où l'Union Soviétique était représentée comme une grande prison. Et toute pacotille littéraire la plus répugnante contre l'Union Soviétique et ses peuples, et surtout contre le pouvoir soviétique, était toujours bien accueillie à l'Occident, dont celle de Soljenitsyne. Bien que - comme le rappelait J. Beam, ancien ambassadeur américain à l'URSS :
« Soljenitsyne créait des difficultés pour tous ceux qui avaient affaire avec lui ... Les premières versions de ses manuscrits étaient une masse verbeuse et brute qui nécessitait une réécriture en une chose intelligible... elles abondaient en vulgarismes et lieux obscurs. On avait à les modifier ».
Tout le monde connaît la formule de Goebbels « Plus le mensonge est monstrueux, plus probable que les gens vont croire ». Donc, Soljenitsyne se guidait de la formule de Goebbels.
Mais voici les opinions des écrivains de notre pays à propos d'un tel phénomène que Soljenitsyne. Je commence par une citation de Yuri Vasilyevich Bondarev, écrivain-vétéran de la guerre que je préfère, un vrai classique moderne de la prose militaire russe :
« Je ne peux pas passer sous silence les généralisations que Soljenitsyne rend, sur des pages différentes, au sujet du peuple russe. D’où cette attitude contres les peuples slaves ? À vrai dire, la réponse suggère des souvenirs très sombres, de sinistres paragraphes du plan « Ost ».
Le grand titane Dostoïevski passa à travers neuf cercles de l'enfer, vit des choses grandes et des choses misérables, tout connut, voire l'impossible (la peine de mort en attente, l'exil, les travaux forcés...), mais il n'en venait jusqu’au nihilisme national, en aucun de ses oeuvres. Au contraire, il aimait l'homme, rejetait le mauvais dans l’homme et affirmait le bon, comme la plupart des grands écrivains de la littérature mondiale examinant la nature de sa nation. Dostoïevski était dans la recherche douloureuse de Dieu en lui-même et dehors lui-même.
Le sentiment d'aversion méchante, comme s'il réglait son compte à toute la nation... bouillonne dans Soljenitsyne comme dans un volcan. Il soupçonne tous les Russes d'une rouerie, rigidité... et comme déchire sa chemise dans l'extase de l'humiliation volontaire, en criant qu'il pourrait devenir un bourreau. Son méchant reproche à Ivan Bounine seulement pour le fait que ce grand écrivain du XXe siècle est resté russe jusqu'à sa mort dans l'émigration, est, pour le moins, étonnant.
Soljenitsyne, en dépit de son âge et expérience, ne sait pas « à fond » le caractère russe et ne connaît pas la nature de la « liberté » à l'Ouest, avec laquelle il compare si souvent la vie russe... »
Après la mort de Soljenitsyne, de nombreux autorités régionales et les organismes fédéraux se mirent, avec un zèle enviable, à perpétuer la mémoire du « génie ». En 2008, D. Medvedev, alors président de la Fédération de Russie, a publié un décret « sur la perpétuation de la mémoire A. I. Soljenitsyne » et a recommandé au gouvernement de Moscou d'attribuer le nom de Soljenitsyne à une des rues de la capitale, et au gouvernement du territoire de Stavropol et à l'administration de la région de Rostov, « de prendre des mesures pour perpétuer la mémoire de Soljenitsyne à Kislovodsk et à Rostov-sur-le-Don ». La rue Grande communiste dans le district central de Moscou fut rebaptisée à son honneur.
Inutile de dire, c’est très symbolique, renommer la rue communiste d'après l'ennemi haineux du sens de ce nom. De plus, les « démocrates » modernes doivent avoir marre de prononcer le mot « communiste » tellement contraire à leurs idées. « La Maison des Russes de l'étranger » à Moscou est devenue « Alexandre Soljenitsyne ». Et c’est symbolique aussi - « l'étranger », auquel était dévoué « l’innovateur » de la littérature russe et le traître de la patrie.
En 2013 à Belgorod, un monument à Soljenitsyne fut inauguré, le premier en Russie. Un mois d’après, dans le village Mezinovka dans la région de Vladimir, fut inauguré un monument au « maître » Soljenitsyne, qui rendit ce village célèbre par son récit « La foyer de Matriona ».
Une plaque commémorative est installée sur le bâtiment de la Faculté de philologie russe et de la culture nationale de l'Université d'état Essenine à Riazan, en l'honneur du « lauréat du prix Nobel, écrivain, historien et dissident, Aleksandre Isaevitch Soljenitsyne ». On installe des plaques dans des universités, écoles, surtout quand « Archipel » est déjà inclus à leur programme.
Toutes ces perpétuations ne passent pas bien. En septembre 2008 à Rostov, les étudiants organisèrent une manifestation contre l'attribution à l'Université fédérale du Sud du nom de Alexandre Soljenitsyne. Les membres de l'union de la jeunesse de Rostov déclarèrent : « Nommer notre université de Soljenitsyne - c'est un pur non-sens ! À Moscou, le parti au pouvoir nomma la rue avant le temps, puisque la loi permet l'attribution des noms des morts pas plus tôt que 20 ans d'après le décès ».
Le représentant du Musée-réserve de Mikhaïl Сholokhov en Veсhenskaïa, Alexeï Kotchetov, estime également que « la décision de nommer l'université connue au nom de Soljenitsyne est prise sur une vague de sentiment après la mort de Soljenitsyne. Mais Cholokhov a glorifié notre pays davantage et plus objectivement. Il est, lui aussi, un lauréat du prix Nobel. C'est Cholokhov qui a fait une grande contribution à la glorification de la région de Don ! »
Les propos sur internet au sujet des « perpétuations » sont nombreux et différents, souvent opposés, mais je préfère une critique semblable à ce qui suit :
« Soljenitsyne, quand il était en exil, hurlait plus que tout le monde sur les droits de l'homme. Après l’avènement triomphante en Russie, il se tut et contemplait tranquillement la violation les droits de l'homme dans le pays dont il avait aidé à s'effondrer. Donc, son but était la vanité, non pas la souffrance et les droits du peuple ».
Nous avons déjà cité les opinions de Kirill Semenovitch Simonian qui connaissait Soljenitsyne depuis les années scolaires. Mais dans les années de maturité, le professeur Simonian n'a pas changé d’avis : « Soljenitsyne n’est pas un artiste et ne sera jamais un véritable artiste. Il ne possède pas le don de l'imagination et l'auto-discipline. Il néglige des détails. Son travail est un tas de matières premières. Si Soljenitsyne ne se livrait pas au narcissisme, ne se délectait pas de chaque ligne qu’il a écrit, peut-être, il serait devenu un écrivain. Mais il n'est pas capable de cela ».
Certains internautes disent : « La malveillance antisoviétique détruisit le talent de Soljenitsyne ». Mais y avait-il un talent ?
Il y a une vieille expression « jeter le bébé avec l'eau sale ». Il est utilisé dans les cas où l'on veut laisser entendre que se débarrassant de quelque chose de mal, vous pouvez en même temps perdre quelque chose de très bien. Eh bien, je n'aurais pas appliqué cette expression à Soljenitsyne. Son « oeuvre » et sa position sociale et politique ne contiennent que « de l'eau sale ». Et la crainte de « jeter » quelque chose de valeur est vaine. Il serait bien juste de jeter de notre vocabulaire l'auteur avec son oeuvre, au moins, cette image ballonnée, coloriée et implantée obstinément dans l'esprit des gens d'un « génie littéraire » et « conscience de la nation ».
Oui, l'expérience apprit Soljenitsyne à quelque chose : si nécessaire, il est possible de tromper l'enseignant, causant artistiquement un évanouissement soudain. Il est possible se sauver du danger mortel par une évasion du front bien préparée et déguisée en antisoviétisme. On peut obtenir la sympathie des enquêteurs et gagner la bienveillance du tribunal, feignant un pécheur repenti. On peut expérimenter l'emprisonnement dans un camp, acceptant (et peut-être sollicitant) la « collaboration » : la réalité n'est pas si noire qu'on la fait...
La « soljenization » forcée est menée année après année, manifestement et ouvertement, et s'est établie déjà solidement dans le système d'éducation en Russie.
Afin de fixer dans l'esprit des nouvelles générations l'idée sur « l'utilité » de l'élimination de l'Union Soviétique et sur la suprématie idéologique de l'Occident, les cercles dirigeants de la Russie moderne « démocratique » ont déployé leur propre « Dulles » domestique - Soljenitsyne avec ses écrits, où la réalité historique est pervertie par de nombreux critères. Son « oeuvre » a joué un rôle important dans l'élimination, l'écroulement de l'URSS et dans le bilan de la guerre froide.
Alexandre Pyltsyne, commandant de la compagnie du bataillon disciplinaire pendant la Grande guerre patriotique, membre actif de l'Académie de l'histoire militaire, auteur de livres sur bataillons disciplinaires, major-général en retraite
Source ruskline.ru partie 1, partie 2
Traduit par Olga (TdR)