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02/02/2016

 Anticroisade

 

Entretien avec O. Tchetverikova, historien, professeur adjoint à L’Institut d’état des relations internationales de Moscou

 

La situation avec les réfugiés dans l'UE, largement discutée, est assez bizarre: leur pénétration en Europe se passe avec l'inactivité complète des services frontaliers. Ce processus est-il organisé?

 

En septembre, à l'apogée du processus de migration, il y avait l'impression d'un chaos totalement incontrôlé. Cependant, même alors, de nombreux chercheurs ont apporté les faits et les preuves montrant l'opération spéciale. C'était un flux géant, très bien organisé dès le début à tous les niveaux. Apparemment les services secrets étaient derrière cela - et pas seulement américains, mais aussi européens.  Bien que n’a émergé qu’un seul fait de l’implication des fonds américains dont la Fondation Rothschild.

Ce flux des réfugiés a vraiment changé la situation, et surtout en termes idéologiques et informationnels. Tous ont commencé à crier la crise de migration. En  envisageant qui était derrière ce processus et pourquoi il était nécessaire de présenter les informations dans cette veine, il faut comprendre qu'il y existe toute une hiérarchie des intérêts.

 

Comme dans un orchestre, chacun jouant son propre parti?

 

Dans un orchestre tout le monde est plus ou moins égal, mais le système de gouvernance mondiale est multi-niveau, il se compose des structures de gestion respectives. Les politiques comme Merkel, Hollande, etc. sont d'échelon moyen. Plus haut sont les dirigeants corporatifs, et les supérieurs sont les maîtres de finance, maîtres du monde des idées.

 

Les personnes qui dirigent le processus global, qui contrôlent l'économie mondiale et la politique mondiale, sont des personnes de type religieux. Par conséquent, pour eux, le système de gestion mondiale, la mondialisation elle-même, est une idée religieuse. Sachant que l'objectif clé pour eux consiste à établir le pouvoir total, il est possible de contrôler le monde  seulement dans le cas où il est fragmenté et les gens sont des atomes individuels. Il ne faut pas de nationalités, de religions ni de couches sociales. En ce sens, la migration et la révolution démographique qui se passe maintenant dans le monde représentent un outil de dilution, de la fragmentation, de la destruction des communautés traditionnelles.

 

Il est significatif que l'un des personnages clés de l'Union européenne, Richard Coudenhove-Kalergi, fondateur du mouvement pan-européenne et l'Union pan-européenne, est vénéré par les dirigeants européens d'aujourd'hui pour avoir jeté les bases du programme d'aujourd'hui déjà dans les années 1920. Il a très bien montré dans ses œuvres que l'Europe n'était pas conçue comme une union de nations européennes. Coudenhove-Kalergi prenait comme point de départ que les nations, comme les Français, les Allemands, soient tout simplement inexistantes, qu'ils fussent des entités artificielles, et il supposait nécessaire de créer une seule nation unique, ce qui est possible à l'aide de la dilution des identités nationales.

 

Dans ses œuvres il a montré que s'il n'y ait pas de nations, de frontières respectives, il y aurait une seule communauté. Tout a été énoncé dans les documents officiels, mais il avait aussi un travail  «Idéalisme pratique» qui ne fut pas  livré à une large publicité, où il avait enregistré avec plus de précision ce qu'il entendait sous ce mélange des nations. Dans ce livre il a très clairement établi que l'Europe future serait gérée par l'élite spirituelle, dont le noyau sera l'aristocratie allemande et les Juifs. Le rôle principal est assignée aux Juifs, il les appelle «la race directrice spirituelle de l'Europe», «la noblesse du cerveau», «l'aristocratie spirituelle» qui serait à la tête de ces processus. Le reste de l'humanité, à son avis, deviendrait dans le futur une race eurasienne-négroïde - les nations donc disparaîtrons et  seulement les individus isolés demeureront.

 

Par la suite, le processus sera développé en fonction des intérêts de certains groupes: par exemple, les migrants seront économiquement profitables à quelques-uns...

 

Oui, ensuite fait son entrée l'entreprise européenne majeure, qui est liée avec la grande finance. On écrit peu sur une association intéressante qu'est «La table ronde européenne» (TRE), association de fabricants européens, formée en 1983, temps de la transition vers une stratégie néo-libérale. Tout cela est lié aux structures de l'ombre dont nous ne savons presque rien. 

 

Peu de gens savent de telle structure que «Siècle». Cette structure para-maçonnique, créée en 1944, est au cœur de la gestion de la France. Elle rassemble des personnes de différents points de vue et des idéologies politiques. Cette ossature en réalité régit la France. Elle a été créée précisément pour assurer l'unité de l'élite française, pour consolider les grandes entreprises françaises, les financiers et les journalistes. Avec l'apparence de la fragmentation politique et idéologique du pays, il est toujours géré dans un modèle unique: c'est dans cet organisme, qui s'assemble annuellement, qu'on décide qui sera le président, qui sera premier ministre, quel cours politique et économique aura lieu, et ainsi de suite. Sur cette structure avait écrit le journaliste français Emmanuel Ratier, décédé d'une crise cardiaque l’été dernier. Son livre, intitulé «Au coeur du pouvoir. L'enquête contre le club le plus puissant de la France» a paru en 2011. Il était l'un des rares chercheurs français ayant étudiés l'élite française et les véritables mécanismes de contrôle de la France.

 

Outre la TRE, il y en a Réseau politique transatlantique (Transatlantic Policy Network), qui regroupe les plus grandes sociétés transnationales, non seulement en Europe, mais aussi aux États-Unis. Les deux, TRE et RPT, œuvrent sur l'objectif clé à présent: préparer et adopter le partenariat de commerce et d'investissement transatlantique (TTIP ou TAFTA). Cet accord vise à créer le plus grand marché transatlantique. Une telle entité est formée pour la première fois dans l'histoire, tous les efforts y sont canalisés. La TRE en a joué un rôle décisif, car les documents pour le partenariat étaient préparés par la commission, formée après la réunion de Merkel et Hollande avec la TRE en 2013, la dite Commission franco-allemande. Bien sûr, le RPT participe activement dans cela, embrassant tous les centres d'étude et d'analyse de l'ombre que nous connaissons: ce sont le Conseil royal des relations internationales, l'Institut européen des études stratégiques, l'Institut Aspen, l'Institut Brookings et d'autres. Mais en raison du fait que le partenariat transatlantique donne plus de droits aux corporations et en fait, met l'État sous le contrôle de l'entreprise transnationale, il est naturel qu'on le préparât au niveau de l'ombre et ces documents ne soient devenus publiques que récemment.

 

C'est-à-dire, ces structures sont derrière la crise des réfugiés en Europe?

 

Bien sûr. Si nous passons maintenant aux problèmes économiques, aujourd'hui beaucoup constatent  en Europe la catastrophe démographique qui conduit au remplacement de l'ethnie européenne. Europe ne peut pas se reproduire, aujourd'hui il y en a quelque part 728 millions de personnes, et en 30 ans sera 600 millions de personnes. D'ici 2050 l'Europe perdra à peu près autant de population que vit aujourd'hui en Allemagne, Pologne, Finlande, Danemark, Norvège rassemblés. Les démographes ont comparé la situation à celle ayant existé en Europe médiévale au milieu du XIV e siècle. Dans un des rapports clos français s'était dit que dans les 30-40 prochaines années il faudrait près de 75 millions de nouvelle main-d'œuvre pour maintenir cet ordre social. En Allemagne on présente les données pareilles, en premier lieu en matière de services (santé, l'hôtellerie, etc.) nécessitant six millions de personnes.

 

De nombreux experts attirent l'attention au fait que pour la plupart, les réfugiés sont des jeunes hommes sans famille. Est-ce qu'on ne se rend pas compte en Europe qu'on crée un foyer de tension par ses propres mains?

 

La Table ronde européenne a été organisée justement pour reforger la conscience de l'élite européenne rigoureusement dans l'esprit transatlantique. De nos jours, même qu'un certain segment de l'élite nationale demeure, ce n'est pas lui qui établit l'ordre.

 

Mais  en disant que les migrants assurent largement l'avenir de la dite économie européenne, il faut noter une chose très importante. Pour la plupart ces migrants sont  illégaux qui vont à l'économie souterraine, cette zone de l'économie européenne qui s'affermit rapidement.  La part de cette activité atteint 20% du PIB européen; en particulier, elle est la plus haute en Grèce (30%), en Italie (23%), en Belgique (23%).

 

Et l'entreprise de l'ombre, c'est quoi? Ce sont le trafic de drogue, le trafic d'armes, la traite des êtres humains, le trafic d’esclaves.

 

Dans ce contexte Kosovo semble être une expérience...

 

Bien sûr, le projet «Kosovo» n'a pas apparu par manque de réflexion des Européens, il a été créé comme un centre et un modèle exemplaire de l'économie «d'innovation». À présent le marché noir d'organes destinés à la transplantation est en croissance rapide. Kosovo en joue un rôle important, on y amène les gens pour extraire  les organes et les envoyer ensuite dans des hôpitaux dans d'autres pays. Pourquoi Kosovo? Puisqu'il est un «état» en dehors du système du droit international, ce que cherchaient à obtenir ses architectes - ils avaient l'intérêt de son statut de non-reconnu. Kosovo reste la zone extralégale où on peut exercer une activité criminelle incontrôlée. Et ils ont besoin de tels enclaves qui sont en dehors du contrôle international, et qu'elles soient nombreuses le plus de possible.

 

Aujourd'hui, l'économie de l'ombre, et le trafic de drogue en premier lieu, est un système très vaste dans lequel le Kosovo, les courriers de la Tchéquie, les concessionnaires en Angleterre et Cosa Nostra constituent le niveau de base. Au-dessus sont des structures plus sérieuses: les corporations, les banques et les agences de renseignement qui supervisent ce processus. Les migrants illégaux et une grande partie de migrants légaux sont envoyés à ce business de l'ombre.

 

Mais tôt ou tard cela va provoquer des conflits sociaux avec le public européen.

 

Notez que dès le début de ce courant puissant et très bien organisé, les entreprises allemandes ont  fait clairement savoir que pour eux, une telle masse de main-d'œuvre était un cadeau. Ce n'est pas un hasard que les Allemands ont commencé à parler de la nécessité de modifier la constitution de la République fédérale d'Allemagne pour redéfinir le statut des réfugiés de façon à garder ceux dont on a besoin. Naturellement, on a proclamé que ce statut ne serait accordé qu'à ceux qui proviennent des pays en difficulté, la Syrie et l'Irak. Tandis que les migrants en provenance d'Afrique, des Balkans seront déportés de l'Allemagne.

 

Mais pourquoi ils ont besoin de travailleurs en provenance de Syrie? La Syrie est un pays avec un niveau d'éducation très élevé, où les jeunes ont une très bonne qualification. Et maintenant, ces personnes en bonne santé, instruits et haut qualifiés, vont en Europe.

 

Même une telle sélection ne supprime pas le thème du conflit social.

 

Oui, mais la masse explosive des réfugiés est dirigée vers les pays d'Europe orientale, qui se transforme en un marteau d’attaque de l'OTAN, avec la nécessité de diluer population homogène autant que possible. À quel point ce processus sera rapide - nous ne savons pas, mais qu'il est en cours, c'est un fait.

 

La détérioration générale de la situation économique, la baisse du niveau de vie, le chômage de masse résultant de la crise économique devraient entraîner la protestation sociale. Mais quand viennent les migrants qui posent beaucoup de problèmes pour les Européens, la protestation sociale peut être rapidement convertie dans un autre cours, transformée en protestation ethno-religieuse, ethno-culturelle. À son tour, le mécontentement des migrants est canalisé contre les Européens, contre la nouvelle droite européenne qui est conservatrice.

 

Concernant les nationalistes de droite qui gagnent du terrain en Autriche, aux Pays-Bas, en Belgique et ainsi de suite, il ne faut pas oublier qu'ils représentent les intérêts du grand capital et ils n'ont rien contre les grandes entreprises. Ils n'ont pas de programmes de la restructuration de l'économie - ce sont les mêmes néo-libéraux. La seule chose qu'ils dénoncent sont les migrants, ou le fait que les migrants sont autorisés à garder leur culture et de rester dans les enclaves étrangères. Si les nationalistes de droite commencent à influencer réellement la politique de l'UE, ils vont contribuer à l'établissement d'un ordre politique rigide et un contrôle serré sur les citoyens de l'Europe, ce que «l'élite» cherche à établir.

 

Pour les forces de gauche, construire un état policier ne correspond pas à leur doctrine politique démocratique. Tandis que la droite, c'est justement l'ordre rigoureux avec le contrôle électronique, contre lesquels les Européens protestent activement pour le moment.

 

Dans le contexte de l'afflux des réfugiés, on a déclaré dans le Parlement européen que renforcer les frontières extérieures européennes fût un objectif prioritaire. Le conseil de sécurité  l'Union européenne autorise l'utilisation de la force contre des immigrés clandestins, à la suite ils passent à la deuxième étape du programme «Sofia», selon lequel six navires de guerre en Méditerranée puissent plus strictement contrôler le processus. Tous ceux qui viennent illégalement seront renvoyés en Italie pour le contrôle. Par ailleurs, en Italie, en Grèce on va créer un nouveau système de points de contrôle, pour examiner les migrants, prendre leurs empreintes digitales, faire un dossier - l'Europe se transforme vraiment en forteresse. Or, «l'élite» est en mesure de créer un état policier sous le slogan de la lutte contre le terrorisme.

 

Mais il y a un autre niveau social du processus, en Europe se font de plus en plus entendre des appels à retirer la croix de l'église, afin de ne pas offenser la population musulmane; il se trouve qu’avec des réfugiés va également une anticroisade sur l'Europe.

 

Ce qui se passe dans la politique mondiale ressemble  de plus en plus les révélations de St Jean se réaliser. L'idée du nouvel ordre mondial est un projet religieux, dans lequel il n'y a pas de place pour le christianisme. Il doit être non pas simplement dilué, mais détruit. Bien que le protestantisme et le catholicisme ont déjà mutés de sorte qu'ils puissent s'intégrer dans le projet.

 

Donc, on utilise les islamistes pour détruire les derniers vestiges de la culture chrétienne qui se reflète dans la vie sociale et politique. Derrière tout cela est l'idée du choc des civilisations, censée être développée par Huntington. En fait son auteur est Lewis, géopolitique, orientaliste de profession, qui avait travaillé pour le renseignement britannique, ensuite a déménagé à l'Amérique et a travaillé pour Brzezinski. Selon sa théorie, l'islam est le principal ennemi de la civilisation européenne, mais la civilisation européenne est présentée comme une civilisation judéo-chrétienne. Il est intéressant de constater que les nationalistes d'extrême-droite font preuve de solidarité avec le sionisme et l'Israël. On voit former deux camps: la civilisation judéo-chrétienne contre la civilisation islamique.

 

Le judéo-christianisme est utilisé comme un drapeau de l'opposition à l'Islam. Mais en fait, par la bouche de ses chefs religieux, les musulmans ne protestent pas contre le christianisme, ils protestent justement contre les «valeurs» laïques qui détruisent le christianisme lui-même. Or, le leader des nationalistes néerlandais ne critique pas les musulmans pour appartenir à une civilisation différente, mais pour ne pas accepter tels valeurs européens que le mariage homosexuel, l’émancipation des femmes - les choses qui n'ont rien à voir avec le christianisme.

 

Donc, voici un double jeu: on s'abrite derrière le christianisme pour lutter contre l'islam et on utilise les musulmans pour implémenter le projet antichrétienne. Puisque sous le couvert de la «laïcité» on met en place un projet occulte qui n'est pas basé sur le concept humaniste, mais sur le concept transhumaniste de l'homme. Et l'islam, en raison de son traditionalisme, en fait obstacle.

 

 

Article original zavtra.ru

 

Traduit par Olga (TdR)