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02/04/2016

 

En Russie, la pression de lobbistes du don «post-mortem» augmente

 

Ludmila Riabitchenko, président du Mouvement public interrégionale «Famille, amour, Patrie», membre du présidium du conseil central du mouvement «Concile populaire»

 

La réalité moderne est souvent trop redoutable à regarder en face. À l'époque informatique, il se trouve que l'homme n'est pas prêt aux défis, il n'est pas en mesure non seulement comprendre ce qui se passe, mais parfois même simplement noter les changements qui se  suivent à grande vitesse.

 

L'un des problèmes les plus aigus de ces derniers temps est le soi-disant don «post-mortem». Très probablement, beaucoup apprendront la vérité sur cela seulement dans le cas où, à Dieu ne plaise, ils auront à s'en heurter dans leur situation personnelle.

 

Il est important de souligner que nous ne parlons pas de la transplantation en général qui octroie la possibilité d'aider un patient gravement malade en lui transplantant un rein ou la moelle osseuse cadavérique ou apparentée - ici tout est ouvert, et tout le monde comprend ce qui se passe. Le don «post-mortem» est un autre domaine, initialement basé sur les fausses prémisses et les fondements pervers.

 

On nous dit que dans ce processus des organes sont prélevés quand, par définition, ils ne sont plus nécessaires, et même invoquent «l'approbation de l'Église», bien que celle catholique - par exemple, en Espagne, aux portes des églises on plaçait un écriteau: «Ne prenez pas vos organes au ciel. Laissez-les ici, ils seront utiles sur la terre». Mais tout cela est une grande mystification, car en réalité, le don post-mortem n'existe pas.

 

La fausse notion du soi-disant «don post-mortem», créée à nos yeux, est basée sur deux principes - la «mort cérébrale est égale à la mort de l'homme» et «la présomption de consentement non réclamé».

 

Ceci est une différence fondamentale de nos idées précédentes sur la mort d'une personne: si auparavant la personne était considérée comme morte quand elle ne respirait pas, n'avait pas de rythme cardiaque, de réflexes, la pupille ne réagissait pas à la lumière, quand étaient présentes la rigidité cadavérique et les taches cadavériques - maintenant, avec l'adoption de nouveaux critères, pour être «immatriculé aux décédés» il suffit être sans connaissance, bien que toujours respirer.

 

La «mort cérébrale» (le coma) peut être causée par l'accident, le traumatisme crânien, l'attaque vasculaire cérébral, l'intoxication exogène, la crise du système endocrinien; en cela, l'idée de nature réversible ou irréversible du coma a peu à peu disparu de la zone d'attention des médecins.

 

Pas mort, mais pas vivant

Dans le domaine de la médecine, tout d'un coup, une nouvelle «forme de vie» a apparu: l'homme est toujours en vie, mais est considéré mort par les médecins - il va dans la catégorie des donneurs d'organes potentiels; et s'il n'y a personne pour le protéger, il devient un donneur réel, alors on peut  prendre ses organes de façon parfaitement légale.

 

Chez un mort dans le sens ancien, traditionnel, on ne pouvait prendre qu'un rein, car il est le seul organe qui peut résister à l'absence d'approvisionnement en sang pendant 15 minutes. L'application du critère de la «mort cérébrale» a permis de créer «le don multiviscéral».

 

Dans le don «post-mortem», imposée à la civilisation, une personne doit être en vie en principe, car seulement dans ce cas-là ses organes sont convenants pour la transplantation. La modification de la code de civilisation fut lancée il y a quelques décennies: en 1968, «les critères de diagnostic de Harvard pour la mort cérébrale» ont été adoptés aux États-Unis; en 1968 et 1983 a apparu et fut complétée la «Déclaration de Sydney sur la mort»; en 1983, la «Déclaration de Venise sur la condition terminale»; en 1972, l'Association neurologique américaine a reconnu le concept de base de la mort cérébrale, en établissant la mort d'une personne seulement en vertu de la mort cérébrale.

 

En 1991, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a adopté les «Directives pour la transplantation de cellules, des tissus et des organes», qui ont déterminé la pratique ultérieure de la transplantologie et les lois connexes dans le monde entier.

 

En 2008, fut adoptée la «Déclaration d'Istanbul sur le tourisme de transplantation», dans laquelle les spécialistes en transplantation  ont dit, en particulier, que le monde était dans un état de «pénurie mondiale d'organes de donneur» et que «chaque pays devrait garantir la mise en œuvre des programmes pour prévenir ce manque».

 

En Russie, les normes du don «post-mortem» ont été légiféré dans la loi №4180-1 «Sur la transplantation d'organes et (ou) de tissus humains» (1992) et dans la loi №323-FZ «Sur les fondements de la protection de la santé publique dans la Fédération de Russie» (2011 ).

 

Le don «post-mortem» en Russie

 

Si sous les anciennes normes en Russie il était possible «d'obtenir» d'une personne un total de six organes, en 2015, selon l'ordre conjoint du ministère de la santé et de l'Académie russe des sciences № 367/3 «Sur l'approbation de la liste des objets de la transplantation», la liste a augmenté à 50 positions:

 

membrane amniotique; tunique albuginée du testicule; complexe vascularisé des tissus mous dont la couche dermique de la peau, la graisse sous-cutanée et les muscles; extrémité supérieure et ses fragments; fascia temporale; globe oculaire (cornée, sclérotique, cristallin,  rétine, conjonctive); intestin et ses fragments; complexe coeur-poumon; les os de la voûte crânienne, moelle osseuse; poumon, extrémité inférieure et ses fragments; la mâchoire inférieure; le foie; le pancréas avec duodénum; graisse hypodermique de la zone plantaire du pied; rein; rate; coeur; capsule séreuse du foie; vaisseaux (secteurs de lit vasculaire); trachée; capsule fibreuse du rein; les glandes endocrines (hypophyse, glandes surrénales, thyroïde, parathyroïde, glande salivaire, testicule).

 

En même temps vint l'ordre du ministère de la santé de la Fédération de Russie, de l'Académie des sciences de Russie du 4 juin 2015 «Sur l'approbation de la liste des établissements de soins de santé engagés dans le prélèvement, les préparatifs et la transplantation d'organes et (ou) de tissus humains», qui a déterminé 65 institutions médicales du pays (contre 20 anciens) à prélever les organes, et 34 institutions à transplanter les organes.

 

En juin 2015 fut adopté «la loi Kalachnikov» pour établir une base de données des donateurs potentiels et leurs organes.

 

Maintenant, à Moscou et à Saint-Pétersbourg il y a des centres de coordination du don d'organes, sur la base desquels sont établies  les équipes de transplantation; l'ouverture d'un tel centre dans la ville de Sourgoute est en pleine préparation.

 

Une fois un signal sur un donateur potentiel apparu, les équipes de transplantation du centre arrivent à l'hôpital, effectuent le conditionnement (réanimation) des organes sujet à la greffe (et non pas la réanimation de l'homme - d'ailleurs, recevant pour cela une prime, à la différence de réanimateurs), et au bon moment prélèvent les organes.

 

L'année dernière en Russie ont eu lieu quelques cas ébruités du don post-mortem: dans l'unité de soins intensifs, presque à la face des parents, les personnes étaient «démontées en organes», et il n'y a pas eu de coupables, parce que «tout était en droit».

 

La «Directive de l'OMS» №5 interdit la vente d'organes et de tissus, mais en fait, partout dans le monde le don «post-mortem» est devenu un domaine d'entreprise fortement criminalisé, qui se manifeste principalement dans les zones de conflits armé, comme en Yougoslavie, en Ukraine et autres. En Russie en 2003 a fait du bruit le scandale du prélèvement de reins d'un homme vivant à l'hôpital №20 de Moscou par les spécialistes du Centre de coordination.

 

Selon l'ordonnance du 25 décembre de 2014 № 908-n «Sur la procédure pour le diagnostic de la mort du cerveau humain», en Russie, depuis le 1 janvier 2016, les enfants à partir d'un an sont devenus donateurs post-mortem.

 

À quoi sert l'anesthésie au cadavre?

 

En 2005 en Allemagne fut créé un mouvement social KAO des parents qui avaient donné leur consentement au prélèvement d'organes de leurs enfants tombés victimes d'un accident de voiture ou d'une autre situation qui a provoqué le coma.

 

Le mouvement fut fondé par les parents qui ont cru aux médecins que leur fils, âgé de quinze ans, affecté par un accident de voiture, filât un mauvais coton, et ont donné leur consentement pour le prélèvement de ses organes. Après avoir vu le visage de son fils aux funérailles, ils ont compris qu'il avait terriblement souffert avant sa mort, et ils ne pouvaient pas se pardonner pour ce consentement. Ils ont consacré le reste de la vie à informer les parents, quel était en réalité le don «après la mort». Entre autres choses, ils militent pour que la société «reconnaisse la mortalité humaine» et «rejette la médecine qui utilise la mort d'un patient pour traiter une autre».

 

Sous le don «post-mortem», 97% de l'organisme est toujours en vie, et voici qu'on coupe cette personne encore vivante du haut en bas par le mouvement longitudinal ou en sautoir et on en sort les organes encore en fonction, le cœur battant, les poumons respirant. L'homme ressent  encore la douleur, ses organes continuent à fonctionner, les glandes sécrètent, les réflexes demeurent.

 

En Allemagne, certains médecins ne voulant pas faire face aux tentatives de se battre, aux convulsions de soi-disant «cadavre» pendant le retrait de ses organes, lui donnent quand même une narcose ou injectent des analgésiques. La question régulière se pose: si c'est un cadavre, alors pourquoi aurait-il l'anesthésie, et si l'anesthésié est présente, est-ce un cadavre?

 

Tout le monde consent d'avance

 

Le deuxième principe de base du don «post-mortem» implique le consentement du donneur potentiel au prélèvement d'organes.

 

Dans un monde existent deux formes de consentement - la présomption de «le consentement réclamé» (comme au Royaume-Uni), quand la personne écrit elle-même une déclaration de vouloir devenir un donneur, et la présomption du «consentement non-réclamé» - quand une personne non seulement n'écrit rien, mais souvent n'a pas de soupçon à propos de l'intention de quelqu'un de prendre ses organes.

 

En Russie depuis 1992, est en vigueur la présomption du consentement non-réclamé, et nous sommes tous «par défaut» des donateurs «post-mortem» potentiels.


À ce sujet, dans les «Bases de la conception sociale de l'Église orthodoxe russe» il est dit: «La réduction de la vie d'une personne, y compris par le refus du traitement qui soutient la vie, dans le but de prolonger la durée de vie d'une autre personne, est inacceptable».

 

Ce qu'on appelle la présomption du consentement d'un donneur potentiel au prélèvement d'organes et de tissus du corps, fixé dans la législation de certains pays, l'Église considère comme une atteinte inacceptable à la liberté humaine.

 

«Les organes et les tissus sont assimilés par la personne qui les accepte (le récipient), s'incorporant dans le champ de son unité spirituelle et physique personnelle» XII.7.

 

Malheureusement, la Cour constitutionnelle a négligé  à deux reprises la norme morale et l'opinion des citoyens (en 2003 et 2016) et a confirmé la légalité de l'article 8 sur la «Présomption de consentement au prélèvement d'organes et (ou) de tissus» de la loi du 22.12.1992 № 4180-I «Sur la transplantation d'organes et (ou) de tissus humains».

 

La possibilité de rejet de la perspective de devenir un donneur «post-mortem» est très vaguement énoncée dans la loi №323-FZ «Sur les principes de la protection de la santé des citoyens de la Fédération de Russie». Le refus peut être en forme de la renonciation notariée ou de la mention dans le dossier médical, signée par le médecin-chef.

 

Comment cela vous aidera dans une situation d'accident, de catastrophe, ainsi que d'attaque cérébrale, du trauma grave, soit-il à la plage, aux bains et ainsi de suite? Peut-être le moyen le plus efficace serait seulement un tatouage sur son front...

 

Cependant, le chercheur bien connu Sam Parnia, sur la base de l'observation de 2060 patients ayant subi un arrêt cardiaque dans 15 hôpitaux du Royaume-Uni, des États-Unis et de l'Australie, affirme: «la mort n'est pas un instant, mais un processus, et son délai et l'achèvement ne sont pas en notre pouvoir».

 

Blitzkrieg du don «post-mortem» en Russie

 

Or, en 2015 a eu lieu un blitzkrieg pour faire entrer de nouveaux pseudo-normes dans notre vie en Russie. Ce sont les lois pour établir des bases de données sur les donateurs, pour enlever des limites d'âge des donateurs, pour élargir la liste des organes à prélever, pour augmenter le nombre d'hôpitaux où ces organes peuvent être prélevés.

 
Dans les tuyaux sont le projet de loi du ministère de la santé sur le don, qui introduira une nouvelle profession - coordonnateur de la transplantation; la création d'un réseau de coordinateurs de transplantation va créer la logistique pour les organes prélevés et régler leur flux.

 

Un projet de loi №717040-6 «Sur les produits cellulaires biomédicaux», impliquant l'utilisation de tissus embryonnaires pour la fabrication de médicaments, est également en attente à la Douma.

 

En même temps, on ne cesse pas d'insinuer à la société l'idée que «le don post-mortem» soit un processus effectué avec le corps après la mort venue, et que ce soit très noble de donner son consentement au transfert de ses organes à une autre personne. Ne connaissant pas quel est le «don post-mortem» en réalité, les gens veulent croire que ce soit une bonne chose. Si je suis mort, je n'ai plus besoin de ça - et bien, ça puisse servir à un autre.

 

La naissance et de la mort d'une personne sont les moments sacrés dans l'esprit de toute personne, dans la conscience de la société, qui ont toujours été un mystère, et seul Créateur connaît leur fond. Mais maintenant, tout à coup, quelqu'un en blouse blanche surgit ici et dit: «Sauver la personne coute trop cher, tandis que mettre à profit ce que reste de lui est au contraire, rentable».

 

Ce sont des signes visibles de déshumanisation: la société perd ses bases humaines, ses valeurs traditionnelles; ils sont remplacés par la «faisabilité économique», quand «tout est à vendre».

 

La civilisation est venue au stade où ceux qui sont forts, tranchent les gens vivants qui ne peuvent pas se défendre, se battre, se protéger. Avec cette approche, la dégénérescence de l'humanité est une perspective réelle et imminente.

 

Pour terminer, il faut souligner que le don d'un donneur vivant, d'un parent, est un phénomène généreux et ne représente pas une source d'inquiétude: la personne elle-même détermine sa volonté de servir son prochain et contrôle tous les risques et circonstances associés à sa décision.

 

Mais en promouvant  ce qu'on appelle le don «post-mortem», on triche la société cyniquement et sans vergogne, et des nobles mots ne peuvent pas servir d'excuse.

 

Il faut abandonner la présomption de consentement, dire aux gens la vérité sur le soi-disant «don post-mortem», divulguer les détails et décrire les mécanismes de ce processus, pour que chacun puisse faire son choix éclairé. Et bien sûr, il faut annuler le concept de la «mort cérébrale» comme équivalent de la fin de la vie humaine.

 

Article original nakanune.ru

 

Traduit par Olga (TdR)