19/05/2021 (2029)
La tromperie ancrée. De Nikon à Pierre Ier
I
Comme il a été indiqué dans l’article Le calendrier et la civilisation [1], sous le tsar Pierre Ier, l’an 7208, compté selon la tradition de la création du monde, fut déclaré 1700, comme en Europe. Auparavant, la Russie comptait 5500 ans entre la création du monde et la Nativité, et les livres ecclésiaux reflétaient ce fait : les livres grecs avant la chute de l’Empire byzantin et les livres russe avant la réforme Nikon, comme en témoigne le document historique « Le débat avec les Grecs sur la foi » rédigé par l’hiéromoine Arseny Soukhanov. (En voyant que la citation 8 à ce propos, qui était surlignée en vert sur le vaste site dont j’utilisais souvent la bibliothèque, n’y apparaît plus, j’ai remplacé le lien avec la même source sur un autre site.) Par contre, l’Occident, depuis VIe siècle, adopta l’avis du moine Denys selon lequel la Nativité a eu lieu en 5508. Ainsi fut introduite en Russie un ajout erroné de huit ans à la date de la naissance du Christ, légalisé à l'Ouest.
Et j'ai lu récemment un article qui montre comment la fraude a été enracinée. De 1709 à 1711, deux faux documents ont été « trouvés » : un acte de condamnation d'un hérétique par un inexistant concile du XII siècle (le texte disait que l'hérétique fut brûlé), et un missel soi-disant de Théognoste, métropolite de Kiev et de toute la Russie au XIV siècle. Les serviteurs régnants du Malin, le tsar et les autorités de l'église officielle, ont distribué en 1718 une édition spéciale : les deux documents faux accompagnés d'un avant-propos qui racontait comment ils ont été cherchés et retrouvés.
Les documents fabriqués contenaient des dates parallèles : de la création du monde et de la Nativité du Christ, comme cela a été introduit sous Pierre Ier. Cependant, dans les manuscrits antiques, les années sont toujours décomptées de la création du monde. Il se trouvait des écarts concernant la distance entre les dates parallèles dans les versions des documents, « la copie » initialement parue et « l'originel retrouvé » : 5508 et 5492 ans – avec une confusion, l'auditoire était supposé retenir la nouvelle différence de 8 ans (et selon le « missel », 5510 ans). Donc, les faux documents étaient faits pour affirmer que la distance de 5500 ans n'est pas en vigueur.
Les documents bidon ont été exposés peu après leur apparition, de nombreuses incohérences ont été démontrées. Néanmoins, les autorités les défendaient obstinément. Les documents furent mis sous scellés dans la Bibliothèque synodale à Moscou. Au XIXe siècle, le franc-maçon Filaret Drozdov, métropolite de Moscou [2] a déclaré que « le Saint-Synode a jugé que contester ces documents peut être considéré comme la contestation de toute la justesse de l'Église », et que les documents étaient scellés « pour prévenir les conséquences néfastes de la publicité ».
Plus tard, les recherches ont définitivement prouvé la contrefaçon, comme l’article le démontre.
Inutile de dire que la différence de 8 ans n’était pas sensible à l’époque, mais importe au terme de ce siècle.
II
L’article m’a incité à trouver pourquoi ce faux impérial parut, et pourquoi la réponse écrasante dont l’article parle, n’a produit aucun effet. Quelles étaient ces réformes sous Nikon, quelle était cette scission (raskol) ? Un livre m’a aidé à comprendre... Le livre Histoire de l’Église du vieux rite, écrit par Fiodor Melnikov dans les années 1930-40 et paru à Barnaoul en 1996. Le récit des événements qui se déroulaient au XVIIe siècle m’a révélé que c’est alors que la vraie révolution a eu lieu en Russie ; en 1917, ce n’était que son achèvement. C’est ce que l'auteur lui-même n’a pas compris. Et cette première révolution a été faite entièrement du haut et de l'étranger.
La Russie s'est essentiellement formée comme l'église orthodoxe, le rassemblement des fidèles. Il serait impossible de transformer la Russie sous Pierre Ier en un antre de débauche à la mode française sans révolution. La révolution a été appelée « la réforme de Nikon ». Le réseau jésuitique pénétrait en Russie dès le début à travers les régions du sud-ouest ; ce processus s'est accéléré après la chute de l'Empire byzantin. Au milieu du XVIIe siècle, sous le patriarche Nikon, les milieux dirigeants de la Russie furent mis sous le contrôle complet de la prostituée babylonienne – du Vatican, le siège du satan. (Aujourd'hui, cette ville de Rome comprend toutes les capitales.)
« Comme Nikon lui-même l'avouait, son inspirateur principal pour les réformes de l'Église russe avait été le patriarche oriental Athanase Patellaire, nommé patriarche d'Alexandrie par la recommandation de la Propaganda, institution papale créée pour faire les Grecs embrasser le latinisme » (la note 4 du livre). Lisez, le satanisme...
Les encyclopédies disent que « sous Nikon, des ambons grecs, la crosse d'archevêque grecque avec les serpents, les coiffures et les manteaux grecs, les chants d'église grecs furent transportés en Russie ; les peintres des icônes, les argentiers grecs étaient invités, des monastères sur le modèle grec construits, en un mot, partout, l'autorité grecque était avancée au détriment de l'ancienneté russe. » L'autorité grecque veut dire celle de Constantinople qui fut soumise au Vatican deux cents ans auparavant par l'intermédiaire de sa force turque. C'était donc des choses nouvelles grecques.
La principale affaire sous Nikon, c'était la « correction » des livres ecclésiaux, comme le Nomocanon, là encore, d'après des livres nouveaux grecs, corrigés précédemment dans les capitales européennes. La correction des dates, c'était sûrement ce qui importait dans la correction des livres.
La réforme a été commencée par imposer une nouvelle manière de faire le signe de croix : avec trois doigts au lieu de deux. Bien sûr, cela semble insignifiant aux habitants du monde actuel... Ce n'était point insignifiant pour les chrétiens orthodoxes russes de l'époque ; et d'autres changements liturgiques et de rite ont été également imposés.
On sait l'exemple de la Bible où Éléazar, le scribe de 90 ans, a refusé de manger du porc, et a également refusé de faire semblant de manger, il a choisi de mourir. 2 Mac. 6:18-31 (p.16) Il est bien clair que ce n'était pas une question de morceau de viande alors, mais une question de conclure un pacte avec les païens, donc avec le satan, et abandonner le vrai Dieu.
L'agent Nikon avec les hiérarques nouveaux grecs ont anathématisé le rite ancien russe (et ancien grec). Le peuple russe, déclaré soudainement « hérétique » dans son propre pays, fut bouleversé. Ensuite, dès que Nikon fit l'affaire, il devint indésirable et quitta la scène, c'est-à-dire, le satan passa à l'étape suivante. Ce fut le concile de 1666 où de nombreux étrangers ont participé, appelé par l'auteur du livre La condamnation de l'Église russe. Le concile adopta toutes les nouveautés et a dogmatisé et sanctifié les tortures et les exécutions pour les désobéissants [3]. La révolution portait les massacres et les atrocités comme toutes les révolutions et les guerres du satan au cours des deux mille ans. La révolution est un acte pour changer l'esprit et vise à exterminer ceux qui gardent l'esprit de Dieu.
Et ensuite, sous Pierre Ier, la nouvelle Église avec l'ancien nom fut subordonnée au pouvoir tsariste. L'ordonnance du tsar exigeait que les prêtres rapportaient aux pouvoirs civils des choses « nuisibles à l'état » qu'ils ont sues lors de la confession. Le tsar Pierre Ier déclara « la tolérance religieuse », la Russie a cessé d'être un état orthodoxe. La nouvelle religion consistait à faire le singe – à copier l'Europe qui a été faite sataniste bien plus tôt. Il est maintenant clair d'où ces noms sont venus : Saint Synode, sa Saintété le Patriarche, l'Académie spirituelle (cléricale). La prostituée babylonienne a incorporé sa partie russe. Elle est arrivée en Russie avec Sophia Paléologue et sa suite, et vers le milieu du XVIIe siècle, elle a déjà préparé sa révolution. Et sous couvert de l'adoption du « rite grec », elle s'est instaurée en Russie, usurpant le nom de l'Église orthodoxe. Sinon tout ce qui a suivi serait simplement impossible...
Beaucoup ont gardé la piété ancienne, la foi qu’ils ont prise des ancêtres, ils n’ont pas accepté l’esprit du satan. C'était la vraie Russie, l'Église, et les autorités – l'église du satan – les persécutaient violemment. De plus, eux qui furent stigmatisés comme « raskolniks » (dissidents) dans leur propre pays, connaissaient la vraie histoire.
Mais le satan agit avec les deux mains, pas avec une seule. Les désobéissants qui voyaient les ennemis de Dieu derrière les réformes, ont été torturés, tués et brûlés peu de temps après le début de cette nouvelle ère. Et les survivants qui tenaient aux vieux rites, persécutés et limités dans leurs droits, est-ce que le réseau du satan les a laissés sans contrôle ? Bien sûr que non ; par conséquent, ils sont restés concentrés sur le rite et sur la vie de leur communauté, et ne voyaient pas l'essentiel, ignoraient le diable. Et qui ne le voit pas derrière le changement de noms, devient son client avec toutes les conséquences. Celui qui s'accroche aux choses terrestres, se soumet au diable, aussi l'Église du vieux rite a-t-elle finalement partagé le sort commun de tous les groupes et associations.
L'Église orthodoxe russe a cessé d'exister au XVIIe siècle, alors que l'enseigne est restée, le chapeau doré qui couvre la tête du diable. Séparé du Christ, dirigé par le réseau international maçonnique, le peuple russe ne cessait dès lors de se détruire lui-même, y compris dans les guerres.
Le satan ne pourrait pas progresser sans faire le mélange. La « bibliothèque des saints pères » est pleine des ouvrages des métropolites et des professeurs académiciens où le mélange visqueux dissimule et justifie le crime commis au XVIIe siècle. Pour garder les apparences, des prêtres sincères étaient toujours admis dans l'organisme entièrement contrôlé par le Vatican ; le cas échéant, les satanistes les tuaient, comme le patriarche Tikhon au XXe siècle. Le saint évêque Ignace, par exemple, étant honnête et sincère, ne connaissait pas la vraie histoire parce qu'il avait fait ses études, avant de devenir moine, dans le système d'éducation du satan, comme nous tous. Lors de la visite de l'évêque Ignace au monastère Solovetsky, les moines nouveaux, importés de Moscou, ne lui ont pas dit comment les autorités ont fait un bain de sang dans le monastère en 1676.
Il s’est avéré que je ne savais rien. Je fus contrariée de découvrir à quel point les ténèbres s'emparèrent de nous. Et le Christ nous avait averti : « Marchez comme si vous aviez la lumière, afin que les ténèbres ne s'emparent pas de vous; et celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Comme vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez fils de lumière. » Jn 12:35-36
Olga (TdR)